La conciliation des traitements médicamenteux est mise en place à l’entrée de notre établissement depuis 3 ans et la CTMS est réalisée en routine depuis plus d’un an sur une cible de sujets âgés (SA) à haut risque de iatrogénie. À la sortie du patient, un compte-rendu (CR) de conciliation informatisé est envoyé à tous les professionnels de santé impliqués dans la prise en charge médicamenteuse du patient dont la Pharmacie d’officine référente (P). Cette action de pharmacie clinique participe à l’optimisation de la prise en charge thérapeutique du sujet âgé. L’objectif de cette étude est l’évaluation de la forme et du fond de notre support de CTMS par les P pour connaître son utilité en ville.

Un questionnaire a été élaboré en ligne et diffusé par mail de juin à septembre 2017 aux P destinataires de nos CR. Il comprend 5 questions sur la forme et 7 sur le fond.

Au total, 13 P/44 ont répondu. Elles reçoivent en moyenne 1 conciliation/mois. Concernant le stockage du CR, 2/3 le numérisent dans le dossier patient correspondant, contre 1/3 pour l’archivage papier. La lisibilité du document envoyé par fax est notée à 8/10, de même que pour la clarté de la terminologie employée dans les commentaires. Concernant l’utilisation du CR, 84,6 % l’utilisent quand le patient vient à la P pour lui expliquer les changements de thérapeutiques. 61,5 % demandent au patient de ramener son traitement antérieur, particulièrement en cardiologie pour éviter tout risque de confusion. 38,5 % conseillent au patient de reprendre leurs anciens médicaments si ceux-ci ont été remplacés par des équivalent pharmaco-thérapeutiques référencés au livret de l’hôpital, notamment pour les IPP et les statines. Au total, 92,3 % confrontent le CR avec le premier renouvellement post-hospitalisation par le médecin traitant (MT) pour vérifier si les modifications de traitement sont bien suivies. Sur la forme, la lisibilité pourrait être améliorée avec le déploiement de la messagerie sécurisée en P. D’autre part, une numérisation systématique du CR dans le dossier patient permettrait d’en faciliter son recours. Concernant le fond, on observe que les P se sentent plus impliquées dans le parcours de soin de leurs patients en utilisant le CR. Il leur permet d’appuyer les modifications thérapeutiques pendant l’hospitalisation, de sensibiliser le SA à limiter le sur-stockage de médicaments (potentiellement iatrogène) et d’effectuer un suivi des prescriptions sur des arguments cliniques. Les P souhaiteraient une généralisation de cette démarche à tous les patients hospitalisés et toujours obtenir le CR avant la dispensation.

La CTMS vient renforcer le lien ville-hôpital. Les P peuvent prendre le relai sur le bon usage des médicaments chez le SA. Ce CR pourrait à terme être stocké dans le dossier pharmaceutique du patient et être le support d’un entretien pharmaceutique post-hospitalisation pour les patients en ville gérant seuls leur traitement. Il serait aussi intéressant, dans le cadre d’une autre étude, de prendre l’avis des autres destinataires de ce CR dont le MT.