L'infusion chronique de baclofène intrathécal est un traitement pour la spasticité invalidante utilisé depuis 1984. L'objectif de ce travail a été d'analyser les résultats de la littérature et répertorier les complications de cette technique.

Une revue systématique de la littérature a été menée depuis 1984 jusqu'à décembre 2002 permettant de retenir les articles dont les objectifs, les critères de sélection des patients et les critères d'analyse des résultats étaient clairement précisés. Une attention particulière a été portée sur les résultats fonctionnels.

Cette revue de la littérature montre que les patients correctement sélectionnés tirent bénéfice de l'infusion chronique de baclofène intrathécal. Tous les auteurs ont observé une diminution significative de l'hypertonie spastique et de la fréquence des spasmes qu'il s'agisse d'une spasticité d'origine spinale ou cérébrale. Les résultats en terme de gain fonctionnel sont plus rarement rapportés du fait de populations de patients hétérogènes et surtout d'échelles de mesure variables. Néanmoins, cette modalité thérapeutique apparaît la plus bénéfique pour les patients confinés au lit devenant capables d'être assis au fauteuil ou améliorant leur confort au fauteuil et pour les patients au fauteuil améliorant leurs transferts. Le gain est également clair en terme de confort de vie, en ce qui concerne la diminution des contractures musculaires douloureuses, l'amélioration des soins d'hygiène, de l'intégrité cutanée, de l'alimentation et du sommeil. L'amélioration fonctionnelle est également observée pour les patients ambulatoires même si ceux-ci sont moins souvent sélectionnés après le test bolus du fait de la disparition d'une spasticité utile. Les complications sont relativement rares, sans gravité majeure même si elles obligent à de nouvelles interventions chirurgicales et sont surtout en relation avec les dysfonctions de cathéter. Les complications cutanées sont plus souvent l'apanage des jeunes enfants IMC. Cependant, le risque de morbidité n'atténue en rien la satisfaction des patients (ou des soignants) à l'égard de cette technique en raison d'une amélioration certaine de leur qualité de vie même si elle est insuffisamment quantifiée.

Intrathecally delivered baclofen has been used as a treatment for severe spasticity since 1984. A systematic literature review was conducted from 1984 to December 2002 to analyze the results of this treatment and to collect data on complications.

Studies were included if the following criteria were met : clear selection of patients suffering from spasticity of spinal or cerebral origin, clear measurements of outcome (Ashworth score, Spasm score and/or reflex score and/or functional scales), average follow-up of at least 6 months.

Almost all the studies had open follow-up with no control groups (controls were used to examine the effect of test doses of baclofen rather than to assess long-term results). Studies often included heterogeneous patients groups with different causes of spasticity (spinal and/or cerebral etiology) and functional outcome was measured using different scales from one study to another.

This literature review shows evidence that intrathecally administered baclofen is effective in reducing the positive signs of spasticity (tone, spasms, reflex activity). Significant reductions in spasm-related pain were noted. The reduction in spasticity led to improvement in ability to transfer and ease of nursing care in the majority of patients. Significant improvements were noted in terms of mobility. Benefits were most notable in bedridden patients who became able to sit in a wheelchair. Many benefited from improved wheelchair mobility, ability to sit down comfortably, and improvement in their ability to transfer. Such benefits were approved by all the patients as an improvement of their quality of life. Ambulatory patients could also benefit from an improved gait but were less often treated because they usually relied upon their spasticity for support during ambulation.

Complications were rather rare and mainly were not life-threatening, although there was a high rate of catheter dysfunction (10 to 45 %) leading to reoperation. Wound complications were the leading cause of explantation in children with cerebral palsy. Despite the risks, patient satisfaction was high and was related to the improvement of the quality of life.