L’observance thérapeutique est un enjeu majeur en transplantation pulmonaire. Elle conditionne le pronostic du patient greffé, par le biais des rejets notamment. Son évaluation n’est pas toujours facile, et les facteurs pouvant l’influencer demeurent controversés. Peu d’études ont été menées spécifiquement sur la question en transplantation pulmonaire.

Il s’agit d’une étude prospective monocentrique en aveugle sur la cohorte de patients transplantés pulmonaires de l’hôpital Bichat (Paris, France), basé sur un questionnaire d’auto-évaluation anonymisé. L’évaluation de l’observance prenait en compte l’observance thérapeutique globale, l’observance spécifique du traitement immunosuppresseur, et l’observance de la surveillance spirométrique. Les critères démographiques, socioculturels et psychologiques (anxiété et dépression) étaient également évalués. Le questionnaire a été rempli dans le cadre du suivi de routine des greffés pulmonaires en hospitalisation de jour.

Au total, 134 patients ont été inclus dans l’étude entre janvier et avril 2017, 132 ont accepté de remplir le questionnaire. La connaissance du traitement immunosuppresseur n’était pas corrélée à l’observance. Au total, 88 % de la cohorte avait un score correspondant à une bonne observance du traitement immunosuppresseur, 79 % seulement avait une bonne observance de l’ordonnance thérapeutique globale. L’oubli de prise du traitement était significativement associé aux prises inadéquates (p<0,01). L’analyse univariée ne retrouvait pas de facteurs significativement associés à la mésobservance thérapeutique, hormis la méconnaissance de la langue française (p=0,02) spécifiquement pour le traitement immunosuppresseur, et l’âge (p=0,03) pour l’observance globale.

Dans la cohorte de patients transplantés pulmonaires de l’hôpital Bichat, l’observance évaluée par auto-questionnaire est similaire aux données retrouvées dans la littérature. Les seuls facteurs de risque spécifiques d’inobservance mis en évidence étaient l’âge et la méconnaissance de la langue française. Des études prenant en compte des données objectives (dosages sériques, taux de rejets) seraient intéressantes à confronter aux résultats des auto-questionnaires.