La tuberculose reste une maladie endémique et préoccupante à Madagascar, son incidence est actuellement de plus de 27,000 nouveaux cas par an. Notre étude a pour objectif de rapporter le profil épidémioclinique de cette maladie au sein du service de pneumologie de l’hopital Joseph Raseta ded Befelatanna du CHU d’Antananarivo.

C’est une étude rétrospective de tous les cas de tuberculose dépistés et diagnostiqués de janvier 2015 au mois d’août 2017.

Durant cette période, 2305 cas de tuberculose ont été diagnostiqués, soit 24,41 % des pathologies rencontrées dans le service. Cette cohorte est composée de 61,6 %, de sujets du sexe masculin et de 38,39 % de sujets du sexe féminin. Dans 67 %, nos malades proviennent des zones rurales et 33 % sont issus des zones urbaines dont 70 % proviennent des quartiers insalubres et pauvres des zones urbaines. L’âge moyen de nos malades est de 37,68 ans ; extrêmes 4 ans et 85 ans. Dans cette population d’étude, 3,12 % des malades sont co-infectés par le VIH. Dans cette cohorte, 35 % de nos malades sont éthylo-tabagiques. La tuberculose pulmonaire à microscopie positive constitue 34,83 % (803) des cas de tuberculose dépistés pendant cette période, la tuberculose pulmonaire à microscopie négative est retrouvée dans 11,06 %, soit 255 des cas, et la tuberculose extrapulmonaire constitue 54,14 % des cas, soit 1248 malades. Parmi les tuberculoses extrapulmonaires, nous avons identifié la fréquence des localisations pleurales à 56,6 %, les miliaires tuberculeuses 12,9 %, les localisations ganglionnaires sont à 8 %, péritonéales à 6,8 %, les atteintes méningées à 5,68 %, les atteintes ostéo-articulaires à 2,5 %. D’autres localisations sont également identifiées mais à faible proportion, moins de 1 %, elles sont représentées par les localisations cutanées, génitales, oculaires, rénales, urinaires.

La tuberculose reste endémique à Madagascar et elle peut atteindre les différentes structures anatomiques. Elle est dominée par les formes bacillifères et les localisations pleurales. Les formes graves de la tuberculose comme les miliaires et les localisations méningées sont encore non négligeables dans les pays en développement comme Madagascar.