Devenir des patients traités pour tuberculose diagnostiquée cliniquement à l’hôpital Jamot-de-Yaoundé - 31/01/18
Résumé |
Introduction |
La tuberculose diagnostiquée cliniquement se définit comme celle ne remplissant pas les critères de confirmation bactériologique. Le problème de la recherche étiologique se pose avec une acuité particulière dans les pays à faible revenus, du fait de l’indigence des patients et des limites infrastructurelles. La problématique de l’issue de ce traitement institué sans preuve bactériologique ou anatomopathologique nous a incité à mener cette étude.
Méthodes |
Nous avons mené une étude prospective descriptive longitudinale et analytique, du 15 juin 2016 au 15 juin 2017 (12 mois). Nous avons inclus les patients âgés de 15 ans et plus, suivis pour tuberculose sans confirmation bactériologique. Les données socio-démographiques, cliniques, paracliniques et le devenir des patients (traitement terminé, perdu de vue, décédé) étaient recueillis. Ces données ont été analysées à l’aide du logiciel Epi info 7. Les facteurs d’adhésion au traitement et ceux liés au décès étaient identifiés après analyse univariée. Le seuil de significativité était de 5 %.
Résultats |
Parmi les 478 patients pris en charge pour tuberculose, 95 étaient traités pour tuberculose diagnostiquée cliniquement ; soit une prévalence hospitalière de 19,9 %. On dénombrait 45 hommes (47,4 %) et 50 femmes (52,6 %) soit un sex-ratio de 1,1. L’âge moyen était de 40,6 (±13,4) ; la tranche d’âge de 35 à 44 ans était majoritaire (30,5 %). Les patients sans source de revenus représentaient (40 %). Les facteurs de risques étaient l’infection à VIH (61,1 %) et l’éthylisme (36,8 %). Le contage tuberculeux était retrouvé dans 20 % des cas. L’amaigrissement (71,6 %), l’asthénie (68,5 %) et la fièvre (61,1 %) étaient les signes généraux dominants. La toux chronique (56,7 %) et la dyspnée (36,8 %) étaient les symptômes majoritaires. Les anomalies radiologiques étaient les syndromes pleuraux (32,6 %) et interstitiel (22,1 %). Le traitement était terminé chez 45,3 % des patients, contre 41 % de perdu de vue, et 13,7 % de décédés. Les éléments favorisant l’adhésion au traitement étaient l’existence des signes et symptômes de la tuberculose pulmonaire commune et le contage tuberculeux. L’âge compris entre 45 et 54 ans et la séropositivité au VIH favorisaient le décès.
Conclusion |
Le taux de perdu de vue est élevé chez les patients présentant une tuberculose diagnostiquée cliniquement. D’où l’intérêt d’un accompagnement psychologique. L’infection au VIH concoure à une surmortalité chez ces patients.
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Vol 35 - N° S
P. A182 - janvier 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.