L’asthme est une pathologie pulmonaire chronique handicapante par son retentissement social, fonctionnel respiratoire et éventuellement psychologique. Le suivi et le traitement se basent sur le niveau de contrôle de l’asthme qui prend en compte des mesures objectives cliniques et pharmacologiques. Le retentissement psychologique n’est pas pris en compte dans le suivi de ces patients malgré son importance dans l’observance et l’adhésion thérapeutique. Le but de ce travail est de relever l’existence éventuelle d’une corrélation entre le contrôle de l’asthme et les troubles anxiodépressifs.

Il s’agit d’une étude prospective ayant inclus 55 patients présentant un asthme à l’état stable sans autres comorbidités. Tous ces patients avaient bénéficié d’un interrogatoire, d’un examen clinique, d’une spirométrie et d’une évaluation du contrôle. Les 55 patients ont tous répondu au questionnaire Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS).

Une anxiété modérée avec un score compris entre 8 et 10 avait été objectivée dans 20 % des cas (n=11). Une anxiété sévère n’avait été par ailleurs retrouvée que dans 12 % des cas (n=7). Une dépression modérée avait été retrouvée dans 12 % des cas (n=7), par ailleurs, aucun patient n’avait une dépression sévère avec un score supérieur ou égal à 11. La comparaison du groupe de patients (groupe G1) ayant un asthme contrôlé par rapport à ceux ayant un asthme partiellement contrôlé ou non contrôlé (groupe G2) avait permis de constater que les sujets du groupe G2 avaient des troubles anxiodépressifs plus fréquents. En effet l’anxiété était significativement plus importante dans le groupe G2 (p=0,008), de même pour la dépression qui était significativement plus importante (p=0,001) pour ce même groupe G2 incluant les patients avec un asthme partiellement contrôlé ou non contrôlé.

Les symptômes de l’anxiété et de la dépression sont fréquents chez les patients asthmatiques. Un mauvais contrôle de l’asthme serait corrélé à la présence significative de troubles anxiodépressifs.