En France, le cancer colorectal est la troisième localisation de cancer la plus fréquente et la deuxième cause de mortalité après le cancer du poumon. L’amélioration de la qualité des parcours de soins des personnes atteintes de ce cancer est un enjeu majeur de santé publique nécessitant l’implémentation d’indicateurs évaluant les pratiques. Afin de rendre cette évaluation faisable et représentative à l’échelle nationale, l’INCa, à travers le Plan cancer 2014–2019, s’est fixé pour objectif de développer des indicateurs de qualité et de sécurité des soins à partir des bases de données médico-administratives.

Le projet s’appuie sur la méthode RAND. Un set d’indicateurs a été présélectionné à partir d’une revue de la littérature recensant les recommandations de bonnes pratiques cliniques et d’un « benchmarking » sur la période 2012–2017. Un groupe de travail, composé d’experts cliniciens et de représentants institutionnels, a complété ce set. Les experts ont ensuite sélectionné consensuellement les indicateurs selon leurs propriétés métrologiques. Une phase de test et de diffusion de ces indicateurs est prévue.

Un total de 11 articles scientifiques et 27 recommandations ont été recensés permettant d’identifier 160 indicateurs issus des articles du « benchmarking » et 282 éléments de recommandations. Une analyse effectuée à partir d’une grille de lecture a identifié respectivement 35 et 51 indicateurs potentiellement réalisables à partir des bases de données médico-administratives. Après élimination des doublons, 32 indicateurs ont été présélectionnés et présentés au groupe de travail. Le groupe de travail a souhaité ajouter 9 indicateurs définissant ainsi une liste de 41 indicateurs. La pertinence et la validité de chaque indicateur ont été cotées par les experts afin d’aboutir à un consensus sur un set d’indicateurs.

Un test de comparabilité des données avec un retour au dossier permettra de valider les indicateurs qui seront ensuite diffusés. Les résultats de ces indicateurs, retranscrits à l’échelle nationale, régionale et/ou locale, permettront non seulement d’identifier les marges de progression pour un établissement mais également pour la coordination territoriale.