Thrombophilie chez la femme enceinte. Conséquences et recommandations - 19/03/18
Résumé |
Objectifs |
Mise au point de la prise en charge du risque de thrombose veineuse pendant la grossesse des femmes ayant une thrombophilie héréditaire. Savoir proposer les meilleures stratégies préventives issues des recommandations françaises et internationales.
Méthodes |
Revue systématique de la littérature scientifique et apport des méta-analyses les plus récentes. Comparaison des différentes recommandations des sociétés savantes internationales.
Résultats |
La grossesse augmente le risque de thrombose veineuse d’un facteur 5 à 6 comparativement aux femmes de même âge non enceintes. Les données récentes françaises issues de la base de données SNIRAM apportent des résultats intéressants concernant le niveau de risque thromboembolique veineux pendant la grossesse et en post-partum. Si l’histoire familiale augmente ce risque, l’existence d’une thrombophilie biologique modifie ce risque de façon très variable dépendant du type de thrombophilie familiale. Ainsi les données de la méta-analyse de F Croles publiée fin octobre 2017 dans le BMJ confirme les résultats de la méta-analyse de Robertson mais détaille de façon plus précise les différents niveaux de risque et fournit des risques absolus de thrombose veineuse. Pour ces auteurs, ce sont le déficit en antithrombine et les mutations homozygotes du facteur V ou du facteur II qui constituent les situations les plus à risque justifiant une thromboprophylaxie pendant la grossesse et/ou le post-partum. Ainsi le risque absolu de VTE des femmes ayant un déficit en antithrombine est de 7,3 % (1,8–15,6 %) pendant la grossesse et de 11,1 (3,7–21,0 %) en post-partum. Ces résultats sont issus de 4 études totalisant seulement 125 femmes. Les déficits en protéine C ou S sont aussi considérés comme des situations à risque. En revanche, les auteurs considèrent que les femmes ayant une mutation du facteur V ou du facteur II à l’état hétérozygote sont à un niveau de risque ne justifiant pas systématiquement une prophylaxie pendant la grossesse ou en post-partum s’il n’existe aucun antécédent familial de thrombose veineuse. Ces données ne concernent que les femmes n’ayant pas eu de VTE avant la grossesse. Les recommandations sont bien sûr différentes s’il existe un antécédent personnel de VTE.
Conclusion |
La thromboprophylaxie des VTE pendant la grossesse et le post-partum doit tenir compte de l’ensemble des facteurs de risque, les thrombophilies biologiques prenant une place importante dans la discussion de cette prévention.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Grossesse, Thrombophilie
Plan
Vol 43 - N° 2
P. 78 - mars 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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