Dépistage du cancer en France, principes et pratiques - 19/03/18
Résumé |
Notions générales |
Le dépistage des cancers est une stratégie de prévention secondaire qui permet un traitement curatif lorsque la lésion est encore pré-néoplasique ou que le cancer est encore localisé. Le dépistage organisé est une mesure de santé publique qui s’oppose au dépistage individuel, à l’initiative du sujet et/ou de son médecin.
Les principaux biais |
Le critère absolu de jugement du dépistage d’une maladie donnée est la réduction de la mortalité spécifique liée à cette maladie, voire de la mortalité globale si son impact sur celle-ci est majeur. Ce n’est pas l’augmentation de la durée de survie des malades chez qui la maladie est dépistée car elle est soumise à 3 biais : l’avance au diagnostic : le diagnostic est plus précoce mais le traitement n’est pas suffisamment efficace pour empêcher ou retarder le décès. La survie des malades paraît allongée mais sans bénéfice réel, le biais d’évolutivité : la procédure de dépistage décèle préférentiellement des tumeurs d’évolution spontanément plus lente entraînant une durée de vie plus longue, le biais de sur-diagnostic : c’est le dépistage de tumeurs qui n’auraient jamais été diagnostiquées en l’absence de dépistage.
Cancers dépistés en France |
Cancer du sein. Le programme national de dépistage organisé du cancer du sein repose sur l’invitation systématique de l’ensemble des femmes de 50 à 74 ans, sans facteur de risque significatif autre que leur âge, à bénéficier tous les deux ans d’un examen clinique des seins et d’une mammographie. Les femmes à risque élevé ou très élevé ne sont pas éligibles à ce dépistage et doivent bénéficier d’un suivi spécifique. Près de 37 000 cancers ont été détectés par le programme sur la période 2013–2014, soit environ 60 % des cas incidents annuels parmi les femmes de 50 à 74 ans. Cancer du côlon-rectum. Le programme national de dépistage organisé du cancer colorectal s’adresse aux personnes de 50 à 74 ans, à risque moyen de cancer colorectal, qui sont invitées tous les deux ans à réaliser un test immunologique de recherche de sang occulte dans les selles. Six mille deux cent onze cancers ont été détectés par le programme en 2012–2013. Parallèlement, 16 000 personnes ont eu au moins un adénome avancé détecté par le programme. Cancer du col utérin. Le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus repose sur une analyse cytologique après frottis cervico-utérin (FCU) (à l’avenir, par recherche du virus HPV). La Haute Autorité de Santé recommande, pour les femmes de 25 à 65 ans, un FCU tous les 3 ans après 2 FCU normaux à un an d’intervalle. Le Plan cancer 2014–2019 prévoit la généralisation de ce dépistage via un programme national de dépistage organisé.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Cancer, Dépistage
Plan
Vol 43 - N° 2
P. 82 - mars 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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