Protocole DETECTOR : premiers enseignements - 19/03/18
Résumé |
Le diagnostic de cancer lié au tabac chez les patients fumeurs se fait souvent tardivement, à un stade où la maladie est métastatique et incurable. Le dépistage du cancer du poumon par scanner thoracique à faible débit d’irradiation permet d’en diminuer la mortalité. La recherche de cellules tumorales circulantes (CTC) pourrait permettre un dépistage plus précoce. Le but de DETECTOR est d’une part de déterminer l’effet combiné du scanner et de la recherche de CTC sur le dépistage des cancers liés au tabac, et d’autre part d’évaluer l’impact psychologique de cette démarche. En effet, l’attente du résultat puis l’incertitude liée à sa signification, pourrait être très anxiogène pour les patients. Il s’agit d’une étude multicentrique, ouverte, non randomisée, à un seul bras. Sont inclus, les patients volontaires entre 55 et 80 ans, présentant un tabagisme d’au moins 30 paquets-années, actif ou sevré depuis moins de 15 ans, pris en charge pour une maladie artérielle athéromateuse périphérique ou un anévrysme de l’aorte, ayant un état général, cardiologique et respiratoire leur permettant de subir les examens nécessaires en cas d’anomalie suspecte de cancer. Ils doivent s’engager dans une démarche de sevrage tabagique. Le volet psychologique de l’étude est de type qualitatif et quantitatif. Des patients ont été tirés au sort pour un entretien ouvert en face à face après présentation du protocole d’étude par le médecin investigateur. En parallèle, une analyse de consultations présentant le protocole, tirées au sort, a été réalisée. À l’inclusion, chaque patient a un bilan comprenant un scanner thoracique à faible débit d’irradiation, la recherche de CTC par prise de sang, une évaluation psychologique et, le cas échéant, une consultation d’aide au sevrage tabagique. En cas d’absence d’anomalie, cette séquence est répétée tous les ans pendant 2 ans. Seuls ces patients rentrent dans l’étude de dépistage. En cas d’anomalie, soit radiologique soit biologique, un bilan complémentaire complet est réalisé pour rechercher une néoplasie. Les premiers résultats montrent d’une part une difficulté quant à la caractérisation de la cellule tumorale chez le patient fumeur, et d’autre part une bonne acceptabilité d’un test de dépistage du cancer dans cette population, sans préjuger des difficultés de compréhension et de communication entre le médecin et le patient. Cette étude devrait donner des informations sur la présence d’éventuels types cellulaires anormaux chez l’artériopathe fumeur, ouvrant de nouvelles pistes de recherche. Le volet psychologique de l’étude permettra d’analyser les difficultés de communication rencontrées autour du dépistage et d’éventuellement proposer des outils plus réalistes que ceux existants.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Artériopathie, Anévrysme aortique, Cellules tumorales circulantes, Cancer bronchique
Plan
Vol 43 - N° 2
P. 83 - mars 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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