Les ulcères de jambes touchent environ 1 % de la population adulte. Ils constituent un problème majeur de santé publique en termes de qualité de vie très dégradée pour le patient et de coût considérable pour l’assurance maladie. Actuellement se développent en France des centres de cicatrisation dans le but d’améliorer le parcours de soins du patient et donc de réduire le délai de cicatrisation. Ces centres ont prouvé leur efficacité pour le pied diabétique (raccourcissement du délai de cicatrisation, diminution du taux d’amputation). Malheureusement, il n’existe pas encore en France de définition ni de cahier des charges d’un centre de plaies et cicatrisation. Nous rapportons ici l’expérience d’un centre de cicatrisation libéral, ouvert depuis 3 ans, géré par deux médecins vasculaires et quatre infirmiers spécialisés. Ce centre est en relation étroite avec le service de dermatologie du CHU voisin et le service de médecine interne, mais il est axé essentiellement sur la prise en charge ambulatoire des plaies, en collaboration avec les infirmières de ville et les médecins traitants. Il a pour cela créé des outils de communication et organise régulièrement des ateliers de formation pour les infirmières du secteur. Il a mis en place un réseau permettant au patient d’accéder aux examens complémentaires et aux traitements dans de meilleurs délais. Ce réseau comprend toutes les compétences nécessaires à la prise en charge d’une plaie chronique (dermatologue, chirurgien vasculaire et orthopédique, diabétologue, podologue, neurologue spécialisé dans la douleur…). Les premières enquêtes auprès des patients, des infirmières de ville et des médecins nous confortent dans l’idée que cette structure permet d’améliorer la prise en charge des plaies chroniques sur le territoire.