Ulcères de jambe et cancers cutanés - 19/03/18
Résumé |
Les carcinomes cutanés associés aux ulcères de jambe (UJ) recouvrent 2 entités distinctes : d’une part, un UJ chronique peut se transformer en carcinome cutané après plusieurs années d’évolution, ou, d’autre part, un UJ peut être pris à tort pour un UJ veineux alors qu’il s’agit d’emblée d’un carcinome cutané ulcéré, d’évolution lente, la jambe étant une zone à risque de carcinomes cutanés en raison de l’exposition solaire. La dégénérescence carcinomateuse des UJ représentent un phénomène rare mais bien connu. Le risque relatif de dégénérescence d’un UJ en carcinome épidermoïde serait de 5,8 dans 2 études suédoises sur registre. Pour cette raison, de nombreux auteurs exigent une durée d’évolution de l’UJ d’au moins 3 ans avant d’affirmer la transformation d’une plaie chronique bénigne en carcinome. La dégénérescence des ulcères de jambe vasculaires se fait essentiellement sur le mode d’un carcinome épidermoïde bien différencié ou d’un carcinome verruqueux. L’âge moyen au moment du diagnostic est élevé, autour de 75 ans, la durée moyenne d’évolution de l’ulcère étant supérieur à 20 ans, voire 25 ans selon les séries. Le pronostic des carcinomes épidermoïdes compliquant les UJ est significativement moins bon que les épidermoïdes survenant de novo sur les membres inférieurs, peut-être en raison d’un retard diagnostique. Enfin, la physiopathologie est incertaine. Les traitements sont variés mais le traitement de choix est l’exérèse avec une marge de sécurité ou l’amputation. Les carcinomes cutanés pris à tort pour des UJ représentent une situation probablement plus fréquente actuellement, avec une prévalence variant selon les études entre 2 et 11 %. Dans ce cas, les carcinomes baso-cellulaires sont les plus fréquents, comme c’est le cas sur le reste du tégument, viennent ensuite les carcinomes épidermoïdes, puis les autres tumeurs plus rares (sarcomes, mélanomes, etc.). Un bourgeonnement anormal, un saignement anormal et l’absence d’amélioration malgré un traitement bien conduit, sont les signes cliniques les plus évocateurs. Pour faire le diagnostic, des biopsies multiples sont le plus souvent nécessaires, sur le fond et en bordure de la plaie. Le pronostic dépend du retard diagnostique et de l’histologie tumorale. Au vu des recommandations, une biopsie systématique est recommandée en l’absence d’amélioration après 3 à 6 mois de traitement.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Ulcère de jambe, Carcinomes cutanés
Plan
Vol 43 - N° 2
P. 94 - mars 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?