Dans la maladie de Parkinson (MP), l’apathie et l’impulsivité sont considérées comme deux expressions motivationnelles d’un spectre comportemental de la dysfonction dopaminergique, i.e. apathie, hypodopaminergie ; impulsivité, hyperdopaminergie.

Notre objectif est d’étudier les relations entre apathie et impulsivité dans la MP, impulsivité envisagée dans ce travail comme un construit multidimensionnel au travers du modèle dominant UPPS.

Soixante patients atteints de MP idiopathique sans démence et leur conjoint(e) ont été recrutés. Les patients ont complété l’échelle UPPS à 4 facteurs (urgence, manque de préméditation, manque de persévérance et recherche de sensations) et la version courte de la Lille Apathy Rating Scale (LARS-S). La version hétéro-évaluée de l’UPPS a été administrée aux 60 conjoint(e)s. Le diagnostic d’apathie a été établi selon le score seuil de −7 de la LARS.

À la LARS, 39 % (n=24) des patients avaient un diagnostic d’apathie. Les patients avec diagnostic d’apathie présentaient des niveaux plus faibles de persévérance que les patients non apathiques tant pour les modalités auto et hétéro-évaluées de l’échelle UPPS (respectivement, p=0,022 et p=0,020). Aucune différence significative n’a été retrouvée entre les deux groupes pour les dimensions urgence, absence de préméditation et recherche de sensations (tous les p>0,30).

Notre étude est la première à mettre en lien l’apathie et l’impulsivité en inscrivant l’impulsivité dans une perspective multidimensionnelle. La présence d’un symptôme dit « hypodopaminergique » (l’apathie) n’exclut pas la présence d’un symptôme dit « hyperdopaminergique » (l’impulsivité). Il serait intéressant d’étudier des variables médiatrices du lien entre ces deux concepts comme par exemple les fonctions exécutives.

Dans la MP, l’impulsivité envisagée dans une perspective multidimensionnelle présente un recouvrement conceptuel avec l’apathie. La dimension absence de persévérance apparaît significativement contribuer à la symptomatologie apathique.