Un cas de neurodégénérescence par accumulation intra-cérébrale en fer avec calcifications intracérébrales - 27/03/18
Résumé |
Introduction |
Les neurodégénérescences par accumulation intra-cérébrale en fer (NBIA) sont des maladies génétiques rares donnant des signes extrapyramidaux, des troubles cognitivo-comportementaux avec dépôts ferriques dans les noyaux gris centraux en imagerie.
Observation |
Nous rapportons le cas d’une patiente de 37 ans, aux antécédents de troubles autistiques, admise aux urgences en août 2016 pour la survenue d’une contraction tonique des 4 membres compliquée d’une rhabdomyolyse secondaire à la prescription d’alimemazine (prescrite pour des troubles du comportement et une agitation nocturne évoluant depuis plusieurs mois), imputée à tort à une origine épileptique. Le scanner cérébral retrouvait des calcifications des substances noires. L’électroencéphalogramme et le bilan biologique étaient normaux. L’IRM cérébrale montrait les calcifications et des dépôts ferriques au niveau des substances noires et des noyaux lenticulaires. Elle fut hospitalisée au décours en neurologie. L’examen retrouva un syndrome akinéto-hypertonique généralisé sévère, un ralentissement idéomoteur et un syndrome frontal. Dans l’hypothèse d’une NBIA, une analyse génétique en whole exome fut réalisée. Il fut identifié un variant intronique (c.519+1G>A) dans le gène WDR45, en faveur d’une beta-propeller protein-associated neurodegeneration (BPAN). Ce variant n’a jamais été rapporté mais est prédit comme abolissant le site donneur d’épissage de l’intron 8. Une dopathérapie fut initiée, permettant une amélioration du syndrome parkinsonien, avec une bonne tolérabilité.
Discussion |
Le BPAN est une NBIA liée à l’X, due à une mutation du gène WDR45, découverte en 2012 et codant pour une protéine participant à l’autophagie. Le défaut d’autophagie entraînerait une accumulation de fer neurotoxique au sein des noyaux gris centraux. La présence de calcifications intracérébrales associées est rare mais hautement évocatrice. Le traitement symptomatique consiste en la dopathérapie.
Conclusion |
Le BPAN est une maladie génétique rare et sévère, à évoquer en cas de signes extrapyramidaux et de troubles cognitivo-comportementaux avec dépôts ferriques et calcifications intra-cérébrales.
Informations complémentaires |
Aucun financement.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Génétique, Calcification, Extrapyramidal
Plan
Vol 174 - N° S1
P. S132 - avril 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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