Le syndrome inflammatoire de reconstitution immune est une complication grave rapportée chez les patients redevenus immunocompétants après une phase d’immunodépression sévère, en lien avec le VIH ou après traitement immunosuppresseur.

Une patiente de 54 ans suivie initialement pour une LAM ; en rémission pendant 14 ans ; a présenté une rechute en 2015 traitée par chimiothérapie et allogreffe. Complication par GVH aiguë contrôlée par corticothérapie courte et augmentation de la cyclosporine. Un an après, elle présentait un tableau neurologique subaigu avec déficit sensitivomoteur du membre inférieur droit. La LAM était alors en rémission. L’IRM cérébrale retrouvait une lésion rehaussée d’allure inflammatoire pariétale gauche. Le bilan étiologique ne retrouvait pas d’argument pour une pathologie chronique inflammatoire du SNC (pas de synthèse intrathécale) ni maladie systémique ou tumorale. Elle fut traitée par corticothérapie courte à forte dose et récupéra totalement. En mai 2016 elle représenta les mêmes symptômes. L’IRM retrouvait de multiples lésions pseudo tumorales toujours d’allure inflammatoire avec rehaussement annulaire. La ponction lombaire restait normale. La biopsie cérébrale retrouvait un remaniement inflammatoire démyélinisant, sans argument pour une pathologie tumorale ou lymphomateuse. Après corticothérapie forte elle récupéra. Les lésions diminuait sur l’IRM à 2 mois. Devant cette rechute, un traitement par rituximab fut débuté après RCP. La patiente est stable depuis.

Au vu de l’antécédent d’immunodépression et l’élimination des diagnostics différentiels, le diagnostic d’IRIS du système nerveux central a été retenu. Cette réaction est rare mais a été décrite, on y retrouve l’imputabilité de l’allogreffe et des corticoïdes (par leur diminution) qui conduisent à une reconstitution de l’immunité. Le rituximab a été choisi dans une démarche prophylactique d’éventuelles autres poussées.

L’IRIS du SNC est une complication sévère, à présentation variable pouvant apparaître à distance d’une restauration immunitaire, elle doit être évoquée chez tout patient ayant présenté un état d’immunodépression.