Les troubles psychiatriques étaient associés à la sclérose en plaques (SEP) depuis les descriptions de Charcot. La prévalence des troubles bipolaire dans la SEP serait majorée comparativement à la population générale.

L’objectif de notre étude était de dépister les troubles du spectre bipolaire (TSB) chez les patients suivis pour SEP.

Il s’agit d’une étude prospective menée au service de neurologie de l’hôpital Razi en novembre 2017 incluant des patients suivis pour SEP. Les données cliniques, évolutives et thérapeutiques étaient recueillies. Les TSB étaient définies selon Hagop Akiskal (type I et II, hypomanies, dépressions émergeant dans les tempéraments cyclothymiques et hyper-thymiques). Ils étaient dépistés par le Mood Disorder Questionnaire (MDQ) et les auto-questionnaires du tempérament cyclothymique et hyperthymique d’Akiskal.

Trente patients (5♂/25♀) étaient inclus. L’âge moyen était 39,2 ans. Les TSB étaient : tempérament hyperthymique (53,3 %), cyclothymique (23,3 %), hypomaniaque (23,33 %), manie (6,6 %). Les traitements prescrits étaient : corticoïdes (100 %), interférons (43,3 %), natalizumab (30 %) et fingolimod (3,3 %). On n’a pas trouvé de différence entre les groupes de patients résultant des 3 tests pour l’âge, la durée d’évolution, l’EDSS, les antécédents familiaux psychiatriques, la forme de SEP et les traitements.

Notre travail est le premier à s’intéresser de façon standardisée aux TSB chez les patients suivis pour SEP au maghreb. Il montre, comme dans la littérature, une prévalence élevée de ces troubles. Contrairement aux autres études, nos résultats ne montrent pas de lien entre les TSB et les caractéristiques cliniques, évolutives et thérapeutiques.

Les TSB étaient indépendant de la durée et la sévérité de la SEP ou du traitement. Cette association serait alors expliquée par des facteurs génétiques ou neurobiologiques qu’il faudrait identifier.