Si les dernières années ont vu l’intérêt pour les neuropathies dysimmunitaires augmenter, les neuropathies métaboliques restent les pathologies du système nerveux périphérique les plus fréquentes. Paradoxalement, le neurologue est moins directement confronté aux neuropathies diabétiques, celles-ci étant le plus souvent diagnostiquées et suivies par le diabétologue, dans le contexte d’un diabète avéré. Le neurologue est plus souvent sollicité pour des neuropathies sans cause trouvée et spécialement des polyneuropathies. C’est dans cette situation qu’il conviendra d’évoquer différentes neuropathies métaboliques dont la stratégie d’investigation s’est affinée ces dernières années. Celle-ci doit être basée sur une approche clinique et neurophysiologique avant d’évoquer la responsabilité de la pathologie métabolique découverte. Il conviendra d’interpréter précisément la symptomatologie sensitive, en particulier douloureuse, ainsi que les perturbations de la conduction nerveuse parfois trompeuses. Les troubles du métabolisme glucidique (diabète ou état prédiabétique, tel que l’intolérance au glucose) sont les causes les plus fréquentes. Néanmoins, le rôle du syndrome métabolique est également désormais suggéré. Parfois, ces situations pathologiques (syndrome métabolique, diabète et leurs traitements, chirurgie bariatrique…) peuvent favoriser certaines carences vitaminiques en particulier la vitamine B12 et la thiamine. Les situations cliniques évocatrices de neuropathies métaboliques ou carentielles, les modalités d’exploration, l’interprétation des résultats, ainsi que la stratégie d’approche seront abordées.