Le syndrome de la queue de cheval est défini par l’existence d’une atteinte urinaire et/ou ano-rectale associée à des troubles sensitifs périnéaux ; on retrouve des troubles génito-sexuels dans plus de la moitié des cas. Toutefois on retrouve peu d’études dans la littérature traitant spécifiquement des troubles génito-sexuels liés à une atteinte de la queue de cheval, et encore moins concernant la population féminine. En ce qui concerne les troubles sexuels masculins, ils sont évalués dans la littérature à plus de 50 % de patients se plaignant de troubles sexuels modérés ou sévères (selon le questionnaire IIEF), concernant l’érection, l’orgasme, le désir ou la satisfaction globale. En effet, la lésion de l’arc réflexe parasympathique sacré peut rendre difficile l’obtention d’une érection réflexe par stimulation locale, en revanche les érections psychogènes sont en général conservée, mais rarement suffisantes pour permettre la pénétration. Les troubles de l’éjaculation sont moins fréquemment rapportés. Des traitements médicamenteux tels que les inhibiteurs de la phosphodiésterase ou les injections intracaverneuses peuvent être proposés afin d’améliorer la qualité de l’érection, ainsi qu’une éducation à l’utilisation du vacuum en cas d’échec de ces thérapeutiques. Cette prise en charge doit s’inscrire dans une prise en charge plus globale, tenant compte des troubles vésico-sphinctériens et ano-rectaux fréquemment associés, du handicap sensitivomoteur du patient et du vécu du handicap neurologique. Chez la femme, les troubles sexuels dus à un syndrome de la queue de cheval sont encore moins évalués que dans la population masculine. Ils sont majoritairement liés à une perte de la sensibilité locale et à des difficultés à atteindre l’orgasme entraînant une baisse du désir. L’arsenal thérapeutique médicamenteux chez la femme est moins riche que chez l’homme et se limite en général aux lubrifiants. Une éducation est nécessaire afin d’informer les patientes sur les zones érogènes préservées à stimuler et sur les possibilités d’utiliser des sex toys afin d’augmenter l’intensité de la stimulation et favoriser l’obtention d’un orgasme. Il est également nécessaire d’évaluer le retentissement du handicap sur l’estime de soi et rechercher un éventuel syndrome dépressif, qui peuvent bénéficier d’une prise en charge spécifique.