Le e-learning permet aujourd’hui de penser l’apprentissage dans la multimodalité. Nous savons qu’il s’implantera avec efficacité et vivacité pédagogique dans un contexte d’apprentissage déjà innovant (Tricot, 2016), et s’il est bien construit. En neurologie la démarche débute : se développent des plateformes pour les aidants de patients (Mesure 50 du Plan maladies neurodégénératives, 2015–2019) ou des « classes » à distance en synchrone pour les patients eux-mêmes atteints de SEP ou de la maladie de Parkinson. Les contenus mis sur les plateformes sont des connaissances sur la pathologie et viennent en complément de stages éducatifs. L’objectif du e-learning est de faciliter l’accès à l’ETP quand l’aidant est en activité professionnelle, quand les patients sont éloignés géographiquement des structures éducatives ou que la pathologie limite l’accessibilité (fatigabilité par exemple, épisode de crise). Un e-learning bien construit dépasse la seule proposition de contenus et se concrétise par des parcours organisés sur des plateformes (LMS), faits de mise à disposition de ressources (films, textes, récits de pratiques etc.), dans une progression et à propos desquels les participants ont à réaliser des activité articulées en un scénario dans un objectif d’apprentissage. L’effet du e-learning est amplifié quand il est combiné à des temps en présentiel animés avec des principes actifs et participatifs. L’éducateur thérapeutique alterne la présence et la distance, utilise les ressources de la plateforme en présence et en collectif, invite des patients à anticiper ou poursuivre les apprentissages sur la plateforme selon leurs besoins, il intègre des exercices d’analyses de données des applications-santé et enrichit les outils d’animation en présence par des supports numériques collaboratifs de type Kahoot ou Padlet. Ainsi il décline la multimodalité dans un scénario d’apprentissage. Le déploiement de l’usage bien pensé du numérique naîtra d’une collaboration accrue entre les soignants, les aidants et les patients. Cette collaboration se fera dans un contexte social où nous n’apprenons plus pareil (portabilité, relation formateur-apprenant horizontale, granularisation, temps courts, interactivité et partage comme accélérateur d’apprentissage, besoin de produire des idées pour comprendre, apprentissages entre pairs). Globalement, les pratiques d’apprentissage se sont diversifiées et gagneront à rencontrer des pratiques éducatives renouvelées.