L’agitation est le plus souvent la dernière étape d’une séquence de montée progressive et massive de l’anxiété. Ses causes possibles sont très nombreuses, liées à l’expression d’une pathologie médicale psychiatrique ou non psychiatrique. Mais elles n’ont parfois aucune autre origine que des interactions inter-individuelles complexes pathogènes, plus ou moins conscientisées. La première conduite à tenir est donc de prévenir l’émergence puis l’expansion de l’anxiété, en limitant ou en détectant les situations cliniques ou interactionnelles à risque. Lorsqu’un état de tension s’installe, il convient d’en repérer les signes cliniques directs et indirects. L’analyse des causes possibles de la situation est un incontournable dans la prise en charge et fait appel à des notions de psychologie médicale, de sémiologie générale et psychiatrique. La prise en charge comprend, outre le traitement étiologique spécifique de ce qui a créé l’agitation, des mesures comportementales dans le champ de la communication et de la gestion des émotions, des pensées et des comportements en situation de tension. Elles s’appliquent au patient mais aussi pour part à l’équipe médico-soignante du fait d’une possible contagiosité de l’agressivité ressentie et du sentiment d’insécurité dans les raisonnements et comportements. Il s’agit par ailleurs d’envisager une prescription anxiolytique ou sédative, en éventuel complément de ces actions comportementales ou systématiquement lorsque celles-ci sont dépassées ou inadaptées à l’intensité de l’agitation. La pharmacopée propose un certain nombre d’options en termes de classes thérapeutiques et de molécules qu’il faut connaître et maîtriser. Le choix s’opère en regard du profil médical du patient et de l’étiologie supposée du tableau. La posologie est à adapter à l’intensité de la symptomatologie. La contention physique et l’éventuelle anxiolyse par voie intramusculaire peuvent enfin parfois être nécessaires, en tant que mesures d’exception et dans un cadre éthique et médicolégal strict qui doit être connu.