Les conditions du métier d’agriculteur ont été transformées et les risques n’ont jamais été évalués correctement en France. L’union européenne vient de ré-autoriser l’emploi de certains produits phytosanitaires alors que les études demeurent très parcellaires.

Tester la prévalence des troubles neuromusculaires chez les agriculteurs actifs ou retraités.

Tous les patients hospitalisés dans le service de médecine interne conventionnelle entre 09/2015 et 09/2017 ont été inclus, leur(s) profession(s), exposition, symptômes et pathologies recueillis avec leur consentement. Les facteurs de risque et les éléments confondants ont été enregistrés, les associations ont été analysées en test du Chi² et les odds ratio (OR) calculés avec l’aide du logiciel SAS.

Au total, 2207 patients, 108 agriculteurs, 2099 non-agriculteurs. Au total, 25,93 % des agriculteurs versus 17,58 % des témoins présentaient une pathologie neuromusculaire (p=0,028). Les agriculteurs présentaient plus d’exposition aux phytosanitaires (71,30 % vs 2,62 %, p=5,10–80), plus de neuropathies périphériques (14,81 % vs 5,91 %, p=0,0009), plus de Parkinson (4,63 % vs 2,19 %, p=0,1), plus de myalgies (8,33 % vs 4,19 %, p=0,04), et plus d’uvéites (6,48 % vs 2,53 %, p=0,01).

Il aurait mieux valu réaliser notre étude dans la population générale ou avec les données de la Mutuelle sociale agricole, mais toutes nos demandes ont été refusées.

Neuropathies périphériques, uvéites et myalgies sont significativement plus fréquentes chez les agriculteurs, et la maladie de Parkinson semble plus fréquente.