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Myopathie inflammatoire oculo-bulbaire et respiratoire après traitement par pembrolizumab - 27/03/18

Doi : 10.1016/j.neurol.2018.01.095 
Jean-Baptiste Chanson 1, , Cécilia Alves Do Rego 2, Cédric Lenormand 3, Laurent Kremer 2, Béatrice Lannes 4, Andoni Echaniz-Laguna 1
1 Centre de référence en pathologies neuromusculaires et neurologie, hôpitaux universitaires de Strasbourg, Strasbourg, Allemagne 
2 Neurologie, hôpitaux universitaires de Strasbourg, Strasbourg, Allemagne 
3 Dermatologie, hôpitaux universitaires de Strasbourg, Strasbourg, Allemagne 
4 Pathologie, hôpitaux universitaires de Strasbourg, Strasbourg, Allemagne 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les anticorps monoclonaux anti-PD1 (programmed cell death protein 1) comme le nivolumab et le pembrolizumab sont utilisés comme anticancéreux. Ils peuvent provoquer parfois des effets secondaires musculaires potentiellement fatals.

Observation

Un patient de 78 ans avait pour antécédent un mélanome cutané traité il y a 4 ans par chirurgie. Suite à une récidive ganglionnaire inopérable, un traitement par pembrolizumab a été débuté. Trois semaines après la première perfusion, un ptôsis bilatéral non fluctuant est apparu, suivi quelques jours plus tard d’une diplopie binoculaire, d’une dysphagie et d‘une dysphonie. L’IRM cérébrale et l’analyse du liquide céphalo-rachidien étaient normales et la recherche d’anticorps anti-neurones, anti-récepteur de l’acétylcholine et d’anticorps associés aux myosites était négative. Les CPK étaient élevées à 11 500UI/L (n<200) et l’EMG ne montrait ni syndrome myogène, ni polyneuropathie, ni décrément pathologique aux stimulations répétées. La biopsie deltoïdienne montrait une expression diffuse, anormale, de l’antigène HLA de classe I sans nécrose ni cellules inflammatoires associées. Nous avons conclu en l’existence d’une myopathie inflammatoire aiguë prédominant dans les muscles oculo-bulbaires. Un déficit moteur des 4 membres et une insuffisance respiratoire sont ensuite apparus malgré un traitement par immunoglobulines IV et corticoïdes. Le patient a été transféré en réanimation où son état s’est stabilisé après échanges plasmatiques.

Discussion

Plusieurs cas de myopathie inflammatoire aiguë fatale après traitement par anticorps anti-PD1 ont déjà été rapportés. Ces myopathies avaient un début quelques semaines après la première cure et une prédominance oculo-bulbaire et respiratoire. L’histologie musculaire retrouvait le plus souvent une myosite nécrosante. L’absence de nécrose dans notre cas était peut-être liée au fait que la biopsie a été réalisée précocement.

Conclusion

Le traitement par pembrolizumab peut se compliquer d’une myopathie inflammatoire aiguë sévère, à prédominance oculo-bulbaire et respiratoire, potentiellement fatale.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Traitement anticancéreux, Anti-PD1, Myopathie


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