Syndrome de la tête tombante révélant un syndrome myasthénique iatrogène sous ipilimumab - 27/03/18
Résumé |
Introduction |
L’ipilimumab, un anticorps anti-CTLA4, est indiqué dans le traitement des mélanomes métastatiques ou non opérables. Il potentialise la réponse lymphocytaire T et peut être ainsi inducteur de maladies auto-immunes.
Observation |
Un patient de 73 ans, suivi pour un mélanome métastatique diagnostiqué en 1996, a été traité par dacarbazine en 2009, témozolomide en 2010, puis trois cures d’ipilimumab en 2010, 2011 et 2016. Lors de cette troisième cure, à sept jours de la troisième perfusion, le patient présente une éruption urticarienne prurigineuse ayant amené à décaler la prochaine perfusion. À un mois de la quatrième perfusion, apparition subaiguë d’un syndrome de la tête tombante. Les investigations biologiques (dosage des anticorps anti-récepteur d’acétylcholine positifs) et électromyographiques (bloc neuromusculaire post-synaptique) permettent de retenir le diagnostic de myasthénie auto-immune. L’évolution clinique initiale est favorable après suspension de l’ipilimumab, une cure d’immunoglobuline intraveineuse, et une corticothérapie orale avec mestinon au long cours (score myasthénique normalisé). Découverte de métastase rachidiennes deux mois plus tard. Le patient décède de l’extension du mélanome quatre mois après suspension de l’ipilimumab.
Discussion |
Dans la littérature, des cas d’auto-immunité induite par ipilimumab sont rapportés (dysthyroïdie, syndrome de Guillain Barré, colites auto-immunes). Nous avons retrouvé quatre cas publiés de myasthénie induite par l’ipilimumab, des patients âgés de 69 à 85 ans, pour lesquels le dosage des anticorps anti-récepteur d’acétylcholine est positif, après la deuxième perfusion, dont un patient avait présenté une réaction cutanée initiale.
Conclusion |
L’utilisation croissante des immunothérapies s’accompagne d’effets indésirables auto-immuns antérieurement peu connus. La surveillance renforcée clinique et biologique des patients bénéficiant de ces nouvelles thérapies est primordiale.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Iatrogénie, Myasthénie auto-immune, Ipilimumab
Plan
Vol 174 - N° S1
P. S46 - avril 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?