Inhibiteurs de la pompe à protons et rein - 31/03/18
Proton pump inhibitors and kidney
Résumé |
Considérés depuis longtemps comme très bien tolérés, les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) sont largement prescrits dans la population hospitalière et ambulatoire ; bien souvent au-delà de leurs véritables indications. Cependant, de nombreux effets secondaires très variés (pneumopathie, cardiopathie ischémique, démence) ont été associés à l’usage des IPP durant la dernière décennie. La toxicité rénale principale est la survenue de néphrite interstitielle aiguë (NIA), liée à un effet de classe médicamenteuse, impliquant l’immunité cellulaire. Les NIA, qui surviennent volontiers chez les patients âgés, peuvent être de diagnostic difficile, avec un tableau parfois insidieux d’une insuffisance rénale isolée, apparaissant avec un délai variable après l’introduction des IPP. Bien que sensible à la corticothérapie, les patients conservent une insuffisance rénale à distance du diagnostic. Très récemment, le risque d’insuffisance rénale chronique (IRC) et le risque de progression de la maladie rénale chronique ont été mis en évidence dans plusieurs grandes études épidémiologiques indépendantes. Si ce risque demeure faible, il est significatif compte tenu de la très large prescription des IPP. En attendant des études devant préciser les mécanismes physiopathologiques conduisant à l’IRC lors de l’utilisation d’IPP, il convient au clinicien de limiter la prescription des IPP à leurs bonnes indications et de surveiller la fonction rénale lors de ces traitements.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Assumed for a long time to be very well tolerated, proton pump inhibitors (PPIs) are widely prescribed for inpatients and outpatients; often beyond their validated indications. Nevertheless, many very varied side effects (pneumopathy, ischemic heart disease, dementia) have been associated with the PPIs during the last decade. Renal toxicity is mainly the occurrence of acute interstitial nephritis (AIN), related to a drug-class effect, involving cellular immunity. AINs, which occur especially in elderly patients, can be difficult to diagnose, with frequently isolated acute kidney injury, appearing with variable delay after the introduction of PPIs. Although sensitive to steroid therapy, patients frequently have an incomplete recovery of the kidney function. Very recently, the risk of chronic kidney disease (CKD) and the risk of progression of CKD among PPIs users have been well demonstrated in several large independent epidemiological studies. It is a low, but a significant side effect because of the millions of PPI prescriptions. Although further studies are needed to investigate the pathophysiological mechanisms leading the use of PPI to CKD, it is appropriate for the physicians to limit PPIs to their correct indications and to monitor renal function during these treatments.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Inhibiteur de la pompe à protons, Insuffisance rénale aiguë, Insuffisance rénale chronique, Néphrite interstitielle aiguë, Toxicité médicamenteuse
Keywords : Acute interstitial nephritis, Acute kidney injury, Chronic kidney disease, Drug toxicity, Proton pump inhibitor
Plan
Vol 14 - N° S1
P. S115-S124 - avril 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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