Les régimes restreints en protéines chez le patient atteint de maladie rénale chronique font l’objet de débats depuis plusieurs décennies. Dans la maladie rénale chronique comme dans d’autres maladies chroniques, la modulation de l’apport nutritionnel est l’objet d’un renouveau certain. Elle est confortée par des études récentes qui mettent en évidence l’intérêt de moduler l’apport en nutriments par des régimes plus sains, moins riches en protéines animales et plus riches en végétaux. La réintroduction récente en France de suppléments d’acides aminés et de céto-analogues d’acides aminés permet la mise en place d’un régime très restreint. Les études historiques se sont attachées à la seule relation entre l’apport en protéines et la dégradation de la fonction rénale. Les études récentes sur la charge acide, le métabolisme phosphocalcique ou l’apport en potassium permettent de revisiter l’intérêt des régimes restreints. Comme pour toute modification des habitudes alimentaires, la sélection des patients, l’information, l’éducation et le suivi au cours du régime sont très importants et permettent d’éviter toute dénutrition : c’est l’objet de cette courte revue, pour qui ? comment ?

Restricted protein diets in patients with chronic kidney disease have been debated for several decades. In chronic kidney disease as in other chronic diseases, the modulation of the nutritional intake is the object of a certain renewal. It is supported by recent studies that highlight the importance of modulating nutrient intake by diets that are healthier, less rich in animal proteins and richer in plants. The recent reintroduction in France of amino acid supplements and ketoanalogs of amino acids allows the prescription of a very restricted diet. Historical studies have only focused on the relationship between protein intake and renal function degradation. Recent studies on acid loading, bone metabolism or potassium intake allow revisiting the interest of restricted diets. As with any change in eating habits, the selection of patients, information, education and monitoring during the diet are very important and help prevent undernutrition: this is the purpose of this short review.