Les stomatodynies sont par définition des douleurs buccales sans cause trouvée à l'interrogatoire ou à l'examen. Une cause allergique est souvent suspectée par le malade ou son médecin. Notre but était d'évaluer l'intérêt des tests épicutanés pour mettre en évidence une cause allergique chez les malades atteints de stomatodynie.

Il s'agissait d'une étude rétrospective monocentrique de malades ayant eu entre 1996 et 2003 des tests épicutanés pour chercher une cause allergique à des douleurs buccales non expliquées par une anomalie visible lors d'un examen réalisé à la consultation de pathologie buccale.

Quarante malades ont été inclus (11 hommes, 29 femmes, âgés de 58 ans en moyenne) et 39 ont été exclus. Seize malades ont eu au moins un test positif, avec un total de 35 tests positifs. Par ordre de fréquence décroissante, il s'agissait des métaux, des dérivés mercuriels (sels de nickel : n=5 ; de chrome : n=3 ; de palladium : n=2 ; phenylmercuric acétate : n=2 ; thiomersal : n=2 ; de cobalt : n=1 ; d'or : n=1 ; mercure : n=1), et des résines (acrylates : n=4). La pertinence de ces tests a été jugée comme probable trois fois et possible cinq fois, liée à l'existence de métaux ou de résines en bouche. Le baume du Pérou était positif quatre fois, mais non pertinent. Les tests avec les produits personnels ont toujours été négatifs, sauf une fois avec la résine d'une prothèse et une fois avec le pivalate de tixocortol.

Les stomatodynies de type I (quotidiennes avec augmentation progressive au cours de la journée) et de type II (permanentes) ne sont pas habituellement expliquées par une cause allergique. En revanche, dans les stomatodynies de type III (non permanentes, avec des épisodes aigus, suivis de rémission) l'enquête allergologique, orientée par l'interrogatoire, peut être proposée pour chercher une cause, principalement prothétique ou alimentaire. La pertinence des tests positifs doit être évaluée avec précaution, compte tenu de la fréquence de la positivité des tests épicutanés aux métaux et au baume du Pérou dans la population générale testée.

By definition, stomatodynia or burning-mouth syndrome involves oral pain with no causes being found on history taking or examination. An allergic origin is often suspected by doctors and patients alike. In this study, we attempted to assess the value of epicutaneous tests in demonstrating allergic causes for patients presenting stomatodynia.

This was a single-centre retrospective study of patients undergoing epicutaneous tests between 1996 and 2003 to screen for allergic causes of mouth pain not accounted for by any abnormalities seen during examination performed at consultations for mouth disease.

Forty patients were included (11 male, 29 female; mean age: 58 years), and 39 were excluded. Sixteen patients presented at least one positive test, with a total of 35 positive tests in all. In decreasing order of frequency, the causes were metals, mercury derivatives (nickel salts: n=5; chrome salts: n=3; palladium salts: n=2; phenylmercuric acetate: n=2; thiomersal: n=2; cobalt salts: n=1; gold salts: n=1; mercury: n=1) and resins (acrylates: n=4). The relevance of these test results was considered probable in three cases and possible in five cases, associated with the existence of metals or resins in patients' mouths. The Peru balm test was positive in four cases but was not relevant. Tests for personal products were negative in all cases, with the exception of one case of resin from a prosthesis and one case of tixocortol pivalate.

Type I stomatodynia (daily occurrence with gradually increase in discomfort throughout the day) and type II stomatodynia (permanent) are not normally attributable to allergies. However, for type III stomatodynia (non-permanent, with acute episodes followed by remission), an allergy survey guided by questioning may be undertaken to determine the cause, primarily prostheses or diet. The relevance of positive test results must be interpreted with caution in view of the incidence of positive epicutaneous tests for metals and Peru balm among the general population studied.