Réaction anaphylactique sévère lors de l’ingestion de tétragone - 09/04/18
Résumé |
Introduction |
La curiosité gustative entraîne une multiplication des expériences alimentaires. Souvent les réactions à un aliment rare paraissent simplement liées à la présence d’un panallergène orientant vers un diagnostic d’allergie croisée. Ce cas s’illustre par la rareté de l’aliment (tétragone) et par une présentation clinique atypique par plusieurs aspects.
Méthodes |
En janvier 17, un médecin de 50 ans sans antécédent allergologique ingère pour la première fois de la tétragone, sans autre aliment associé : l’aliment a été cuit à l’eau la veille et réchauffé à la poêle le jour même : il présente en quelques minutes des douleurs abdominales suivies d’un malaise avec chute tensionnelle à 80/50mmHg. Cinq heures après survient une urticaire. Il prend alors un antiH1 et la symptomatologie s’estompe.
Résultats |
Le TC réaliste (prick-test) à travers une feuille de tétragone fraîche est positif à 15mm d’induration (témoin 10mm) associé à un érythème marqué et prurigineux. Le même test à travers une feuille cuite reste positif à 10mm d’induration. Les tests sont négatifs selon la même méthode chez 3 témoins. Les pricks commerciaux sont négatifs pour les pollens de bétulacées, d’oléaces et de graminées ainsi que l’arachide, le céleri, le soja, la moutarde.
Les IgE spécifiques sont négatives pour les épinards et la LTP de la pêche.
Discussion |
Il s’agit d’une plante originaire d’Océanie. Elle a été ramenée en Europe vers 1830. Appelée « épinard d’été », elle n’a pas de relation avec cet aliment d’un point de vue botanique. Il s’agit d’une aizoaceae, famille qui n’a pas d’autre plante comestible connue. Longtemps oubliée, sa consommation augmente de par le goût pour les légumes « anciens ». Elle est souvent cueillie dans les jardins où elle pousse de façon subspontanée, plutôt qu’être plantée spécifiquement ou en vente dans les marchés. Elle échappe ainsi souvent à l’étiquetage.
Le patient peut assez facilement affirmer qu’il s’agissait de la première ingestion. Un aliment sensibilisant n’apparaît pas clairement.
Conclusion |
Il s’agit à notre connaissance du premier cas d’allergie alimentaire décrit. Il conviendrait de réaliser des recherches à la recherche IgE circulantes et de déterminer les caractéristiques de l’allergène en cause.
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Vol 58 - N° 3
P. 227 - avril 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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