Une chéilite mystère… - 09/04/18
Résumé |
Résultats |
Une patiente de 38 ans consultait pour une chéilite de la lèvre supérieure, œdémateuse et fissuraire, évoluant depuis plusieurs semaines, sans facteur déclenchant identifié. Elle avait pour seul antécédent une notion d’allergie au nickel n’ayant pas fait l’objet d’un bilan allergologique et ayant abouti à l’éviction du nickel dans sa vie quotidienne. Elle n’avait aucun traitement habituel et n’appliquait aucun topique. Des tests épicutanés étaient réalisés avec la batterie standard européenne, une batterie chéilite et le dentifrice habituel de la patiente. Le patch-test au nickel était positif à un croix à 96h, les autres patch-tests étaient négatifs. Ce test était initialement considéré comme non pertinent, la patiente évitant tout contact avec le nickel. Devant l’absence d’amélioration malgré les soins locaux, un interrogatoire policier a été repris : la patiente révélait alors un sevrage tabagique avec utilisation d’une cigarette électronique (CE). Un spot-test a été réalisé sur l’embout de sa CE, se révélant positif et indiquant donc la présence de nickel en contact direct avec ses lèvres. Il s’agissait donc d’une chéilite par allergie de contact au nickel de la CE dont l’éviction a permis la régression complète des symptômes.
Discussion |
Depuis 1994, les objets en contact avec la peau qui contiennent du nickel sont soumis à une réglementation européenne. Le taux maximal de nickel autorisé est de 0,5μg/cm2/sem. De nouvelles sources de nickel tendent à émerger et ne sont pas encore soumises à cette directive, comme la CE. Il faut savoir évoquer un eczéma de contact au nickel de la CE devant des eczémas des mains, ou encore des chéilites inexpliquées. Les parfums des CE étaient déjà connus pour être à l’origine de sensibilisation de contact, mais il faut désormais penser que l’objet lui-même peut être incriminé. La prévalence de l’utilisation de la CE étant en constante augmentation, l’allergie de contact au nickel de la CE risque de devenir une affection fréquente. Se pose alors la question d’inscrire cette nouvelle source de nickel dans la liste des objets soumis à réglementation.
Conclusion |
Nous rapportons le cas d’une chéilite par allergie de contact au nickel de la CE.
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Vol 58 - N° 3
P. 246 - avril 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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