L'évolution de l'architecture du test et en particulier celle du « complexe système apical-périprocte » chez le genre Collyrites (Echinoidea, Disasteroidea) est analysée pour les espèces des étages Bathonien et Callovien (Jurassique moyen) provenant de plusieurs localités du bassin de Paris. Le système apical du genre Collyrites est subdivisé en deux parties : (i) une partie antérieure, dénommée trivium, composée de quatre plaques génitales (1, 2, 3, 4) et de trois plaques ocellaires (II ; III ; IV) ; (ii) une partie postérieure, dénommée bivium, composée de deux plaques ocellaires (I, V) et d'une plaque génitale (5), sans gonopore et non fonctionnelle, entourant le périprocte. Le passage Bathonien-Callovien est marqué par une disjonction du bivium en deux sous-ensembles : les plaques ocellaires (I et V) d'une part, et le périprocte et la plaque génitale (5) d'autre part. La plaque génitale 5 qui a tendance à basculer dans le périprocte n'est pas toujours observable. Cette disjonction entre bivium et périprocte s'accompagne de modifications architecturales. L'architecture du trivium reste relativement stable pendant le Bathonien et le Callovien ; une plaque supplémentaire peut toutefois venir s'insérer dans le trivium. L'architecture du bivium est beaucoup plus variable, en rapport avec la séparation du périprocte et des plaques ocellaires. Au fur et à mesure qu'augmente la distance séparant le bivium du périprocte, des plaques supplémentaires, de plus en plus nombreuses, s'intercalent dans l'intervalle ainsi créé. Dans le même temps, la taille de ces plaques supplémentaires augmente de manière significative. De plus, quelques spécimens du Bathonien et du Callovien peuvent présenter une architecture apicale atypique avec une plaque génitale supplémentaire ou une plaque génitale comportant deux pores. Ces observations sont interprétées dans le cadre du modèle extraxial axial theory (EAT) : (i) le « squelette axial » est composé par les plaques ocellaires et celles des ambulacres et des interambulacres ; (ii) le « squelette extraxial » correspond aux plaques génitales, aux plaques supplémentaires et à celles qui entourent le périprocte. L'étude présentée montre que la majorité de la variabilité observée sur le bivium est liée à un fort développement du squelette extraxial entre le Bathonien et le Callovien alors que le squelette axial reste stable au cours de cette période.

The aim of this paper is to study the evolution of the architecture of the « apical system-periproct complex » of the genus Collyrites (Echinoidea, Disasteroidea) for species from the Bathonian and Callovian stages (Middle Jurassic). The studied material comes from several localities of the Paris basin. The apical system of the genus Collyrites is subdivided in two parts: (i) an anterior part composed by four genital (1, 2, 3, 4) and three ocular (II, III, IV) plates, called trivium; (ii) a posterior part composed by two ocular plates (I, V) and one genital plate (5), without gonopor, which circle the periproct, called bivium. The genital plate 5, which may collapse in the periproct, is not always visible. The Bathonian-Callovian transition is marked by a subdivision of the bivium in two parts: the periproct breaks up from the posterior ocular plates (I, V). These morphological changes are associated with architectural modifications. The trivium stays relatively stable during the Bathonian and the Callovian, but a supplementary plate may be inserted into the trivium. The bivium shows important modifications linked to the separation of the periproct and the ocular plates (I and V). Such a separation is marked by a strong development of supplementary plates, these ones keeping in connection with the periproct and the ocular plates I and V. The supplementary plates are more and more developed whereas the distance between the periproct and ocular plates increases. The connection between the trivium and the bivium is similarly provided by supplementary plates. The size of these plates seems to significantly increase between the Bathonian and the Callovian. Moreover, some specimens from the Bathonian and the Callovian may have an atypical architecture with a supplementary genital plate or a genital plate with two pores. The “extraxial axial theory” allows to recognize two types of skeleton: (i) an “axial skeleton” corresponding to ocular plates and plates of the ambulacra and interambulacra; (ii) an “extraxial skeleton” corresponding to the genital and supplementary plates, and the periproct. Architectural modifications between the Bathonian and the Callovian is a result of a more important development of the “extraxial skeleton” while the “axial skeleton” shows few modifications during this time interval.