Des adénopathies sus- et sous-diaphragmatiques hypermétaboliques en TEP/TDM au 18F-FDG : ne pas conclure trop vite ! - 24/04/18
Résumé |
Introduction |
La maladie de Kikuchi-Fujimoto ou lymphadénite histyocytaire nécrosante constitue une pathologie rare. Il s’agit d’une maladie bénigne, généralement caractérisée par la présence d’adénopathies cervicales, unilatérales et douloureuses. Mais elle peut parfois être plus étendue et mimer une pathologie lymphomateuse.
Cas clinique |
Il s’agit du cas d’une patiente de 35 ans, adressée pour une TEP/TDM au 18F-FDG dans le cadre d’une suspicion de lymphome. Elle présentait un tableau de polyadénopathies superficielles et profondes, non symétriques, évolutives. Elle présentait une asthénie, des sueurs et des arthralgies fugaces du genou droit, de l’épaule et du poignet gauches avec douleur à la mobilisation. Le bilan biologique révélait un syndrome inflammatoire isolé. Une TEP/TDM au 18F-FDG a été réalisée et retrouvait une atteinte ganglionnaire intensément hyperfixante sus- et sous-diaphragmatique, ainsi qu’un hypermétabolisme splénique diffus, faisant évoquer une pathologie lymphomateuse ou une granulomatose. Une biopsie ganglionnaire cervicale a été réalisée sans malignité décelable, avec intense hyperplasie immunoblastique associée à des images d’apoptose. Quelques rares polynucléaires éosinophiles et neutrophiles étaient retrouvés. Le diagnostic de lymphadénite histiocytaire de Kikuchi-Fujimoto a alors été évoqué. L’évolution clinique a été favorable sous traitement AINS simple.
Discussion et conclusion |
La maladie de Kikuchi-Fujimoto reste une entité anatomoclinique d’étiologie inconnue souvent associée aux maladies auto-immunes (lupus systémique, maladie de Still) ou aux cancers. La confirmation est histologique. Les principaux diagnostics différentiels sont le lymphome malin non hodgkinien, la tuberculose, la toxoplasmose, la maladie des griffes du chat et le lupus érythémateux aigu disséminé. L’évolution est, en général, spontanément favorable avec guérison en quelques semaines. Les AINS ou la corticothérapie peuvent être utilisés. L’association de la maladie de Kikuchi-Fujimoto aux maladies auto-immunes ainsi que le risque de complication par syndrome d’activation macrophagique justifient une surveillance. La TEP/TDM au 18F-FDG permet d’orienter les biopsies et effectue le bilan d’extension de la maladie. En effet, des lésions cutanées, des arthromyalgies, une splénomégalie ou une hépatomégalie peuvent être retrouvées en cas de maladie de Kikuchi-Fujimoto. Cette pathologie constitue un piège diagnostique en TEP/TDM au 18F-FDG.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : 18F-FDG, Médecine interne, Lymphome
Plan
Vol 42 - N° 3
P. 177 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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