Le délire d’infestation cutanée à propos d’un cas, avec revue de la littérature - 28/04/18
Résumé |
Introduction |
Le délire d’infestation cutanée parasitaire, est une pathologie rare, décrite par le neuropsychiatre suédois Karl Axel Ekbom en 1938, trouble qui porte désormais son nom.
Buts |
À partir d’un cas clinique et d’une revue de la littérature, nous allons rappeler les caractéristiques épidémiologiques et cliniques de ce syndrome avant de mettre le point sur les difficultés de prise en charge de ces patients.
Observation clinique |
M. A.B., âgé de 54 ans, s’est présenté a la consultation de dermatologie pour des plaintes somatiques sous formes de prurit généralisé, apparu dans les suites d’une piqûre par une mouche au niveau de son grand orteil. Il attribuait ces sensations à des insectes grouillant sous sa peau. En voulant confirmer ses dires, il a ramené un récipient contenant des débris organiques qu’il considérait des œufs d’insectes.
L’examen physique a révélé des lésions de grattage d’âges différents. Un bilan réalisé a permis d’écarter toute pathologie organique co-occurrente. Une consultation de psychiatrie a été proposée à notre patient qu’il a accepté difficilement. L’examen psychiatrique a objectivé un syndrome délirant, monothématique, systématisé, en secteur, centré sur l’infestation par les insectes, avec un vécu intense de ce délire.
Le patient a été mis sous antipsychotique (rispéridone 1mg/j). Il est actuellement toujours suivi en consultation psychiatrique.
Discussion |
Le syndrome d’Ekbom, est une entité rare qui touche préférentiellement les femmes. L’âge de début est généralement avancé. la symptomatologie est caractérisée par la conviction délirante d’avoir la peau infestée par des parasites ou des insectes, aucun signe clinique ou paraclinique de parasitose ne peut être identifié. Ce délire monothématique, s’accompagne généralement d’un vécu anxieux important. Dans la plupart des cas, le patient apporte des preuves de son infestation sous forme d’une boite contenant des « spécimens » (généralement des poils ou des squames).
La prise en charge du syndrome d’Ekbom reste le plus souvent une tâche difficile. Actuellement, selon plusieurs études, les molécules d’antipsychotiques de la seconde génération tel la risperidone, l’olanzapine et l’amisulpride sont les plus recommandées.
Conclusion |
Le syndrome d’Ekbom demeure une entité nosologique difficile à classer du point de vie dermatologique, qui nécessite une prise en charge multidisciplinaire pour assurer l’information du patient, le contrôle de la maladie et le soutien psychologique.
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Vol 145 - N° 4S
P. A41 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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