Syndrome de Wells mimant une cellulite bactérienne : un piège diagnostique et thérapeutique - 28/04/18
Résumé |
Introduction |
Le syndrome de Wells (SW) ou cellulite à éosinophiles est une dermatose inflammatoire rare avec environ 200 cas rapportés dans la littérature pouvant poser des difficultés diagnostiques. Nous rapportons le cas d’un syndrome de Wells se présentant sous la forme d’une cellulite bactérienne.
Observation |
Patiente de 59 ans, diabétique type 2 depuis 5 ans, avait consulté pour une éruption cutanée remontant à dix jours ne répondant pas au traitement antibiotique. L’examen clinique trouvait un placard inflammatoire oedémateux du membre supérieur gauche recouvert de bulles à contenu séro-hématique au niveau de l’avant-bras, des lésions annulaires pseudo-urticariennes au niveau du tronc, du sein gauche, de l’abdomen, et des faces externes des cuisses ainsi que des lésions cicatricielles hyperpigmentées au niveau des bras et des cuisses. Le reste de l’examen somatique était normal. Le bilan biologique mettait en évidence une hyperéosinophilie à 2050/uL et un syndrome inflammatoire. L’analyse anatomopathologique de deux biopsies cutanées ; une au niveau des lésions bulleuses et l’autre au niveau des lésions pseudo-urticariennes, décrivait un infiltrat inflammatoire essentiellement éosinophilique périvasculaire et interstitiel avec des images en flammèche. Les bilans infectieux et paranéoplasique étaient négatifs.
La patiente avait été mise initialement sous ampicilline par voie intraveineuse dans la crainte d’une cellulite bactérienne, sans amélioration. Une corticothérapie orale à la dose de 0,5mg/kg/j ainsi que par voie locale étaient instaurées après les résultats de la biopsie cutanée et ont permis une régression rapide des lésions cutanées, de l’hyperéosinophilie et du syndrome inflammatoire.
Discussion |
La particularité de notre observation réside dans le tableau clinique trompeur pouvant prêter à confusion avec une étiologie infectieuse notamment une cellulite bactérienne. En effet, on aurait pu évoquer à l’étape clinique une simple cellulite bactérienne ; si ce n’est la présence de lésions cutanées prurigineuses à distance du placard inflammatoire qui nous a alertée. Seule une cellulite atypique notamment une cellulite éosinophilique pouvait expliquer un tel tableau clinique. Le diagnostic de SW était retenu dans notre cas devant la sommation des signes cliniques (placard inflammatoire du membre supérieur et lésions annulaires pseudo-urticariennes à distance), la présence de l’hyperéosinophilie et l’aspect histologique fait d’un infiltrat inflammatoire éosinophilique et d’images en flammèche.
Conclusion |
La connaissance du SW et de ses caractéristiques cliniques et histologiques est indispensable afin de savoir le distinguer par rapport à certains diagnostics différentiels dont essentiellement les dermo-hypodermites bactériennes.
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Vol 145 - N° 4S
P. A57 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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