Vascularite de type purpura rhumatoïde révélant une infection par le VIH - 28/04/18
Résumé |
Introduction |
Les sujets infectés par le VIH peuvent développer des vascularites hétérogènes dans leur présentation. Rarement la vascularite constitue le mode de découverte de l’infection VIH. Nous rapportons le cas d’un patient chez qui une vascularite était révélatrice de l’infection rétrovirale.
Observation |
Un homme de 42 ans sans antécédents particuliers hospitalisé pour des lésions purpuriques évoluant depuis 15jours. L’examen retrouvait des lésions purpuriques infiltrées nécrotiques par endroit touchant les deux jambes. Il n’y avait pas de prise médicamenteuse précédant l’éruption. Il rapportait la notion d’arthralgies inflammatoires des grosses articulations et de rectorragies de faible abondance. Il y avait un syndrome inflammatoire biologique : CRP à 91 et VS à 48. Les fonctions rénale et hépatique étaient normales. L’HLM retrouvait une hématurie microscopique (24 900 hématies/min). La protéinurie de 24h était positive à 0,48g/24h. Le bilan immunologique montrait : des AAN positifs à 1/160 et des c-ANCA positifs. Le reste du bilan (cryoglobulinémie, complexes immuns circulant, complément) était négatif. Les sérologies virales (VHC et VHB) étaient négatives. La sérologie VIH, réalisée de façon systématique, s’est révélée positive. Le taux de CD4 était à 236/mm3. La charge virale VIH était à 8,02×104 copies/mm3. La biopsie cutanée retrouvait une vascularite leucocytoclasique sans dépôts associés d’immunoglobulines. La colchicine, associée au repos, permettait une amélioration des arthralgies. L’instauration rapide de la trithérapie antirétrovirale entraînait une disparition quasi complète des lésions purpuriques au bout de 1 mois.
Discussion |
Notre patient présente une vascularite de type purpura rhumatoïde répondant aux critères diagnostiques énoncés par l’American College of Rheumatology (ACR) en 1990. L’association entre VIH et vascularites est connue. Elles peuvent se produire à tous les stades de la maladie mais témoignent en général d’une élévation de la charge virale comme dans notre cas. Elles sont fréquemment d’origine infectieuse opportuniste, secondaire à une co-infection virale ou médicamenteuse. Chez notre patient, le VIH lui-même serait à l’origine de la vascularite.
Conclusion |
Il paraît important de réaliser une sérologie VIH devant une vascularite, même en l’absence de facteurs de risque ou de signe clinique ou biologique d’infection par le VIH.
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Vol 145 - N° 4S
P. A59 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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