Association de lichen scléreux et sarcoïdose - 28/04/18
Résumé |
Introduction |
Le lichen scléreux est une dermatose chronique fibrosante d’étiologie. La sarcoïdose cutanée est une dermatose granulomateuse. Nous rapportons un cas d’association de ces deux dermatoses de mécanismes physiopathologiques différents.
Observation |
Il s’agit d’une patiente âgée de 70 ans, suivie depuis 2012 pour des lésions blanchâtres, scléreuses et atrophiques siégeant au niveau du décolleté, seins, cuisses avec une atrophie des petites lèvres. L’examen anatomopathologique a montré un aspect en faveur du lichen scléreux. La patiente était mise sous dermocorticoïdes avec une stabilisation des lésions. Cinq ans après, elle a présenté des lésions maculo-papuleuses, érythémateuses, squameuses par endroit au niveau des membres supérieurs et inférieurs. La biopsie cutanée a objectivé une dermite granulomateuse non nécrosante orientant vers une sarcoïdose. Le bilan biologique était correct, notamment le bilan phosphocalcique. L’exploration radiologique a montré la présence d’adénopathies médiastinales et l’examen ophtalmologique n’a pas montré des lésions en faveur de localisation oculaire de sarcoïdose. La conduite était de mettre la patiente sous corticoïdes topiques.
Discussion |
Le lichen scléreux est une dermatose inflammatoire dont la physiopathologie ferait intervenir plusieurs facteurs : hormonaux, génétiques, infectieux ou traumatiques par phénomène de Köebner. Cliniquement, les lésions se présentent sous forme de plaques blanchâtres, atrophiques, intéressant surtout les muqueuses génitales, et peuvent se voir au niveau du tronc.
La sarcoïdose est une affection granulomateuse multisystémique d’étiologie inconnue. Elle serait une réponse immunitaire incontrôlée à des antigènes non encore identifiés sur un terrain génétique prédisposant aboutissant à la formation des granulomes. Elle présente un grand polymorphisme clinique.
Emmerson et al. ont rapporté le cas d’une patiente atteinte de lésions de lichen scléreux au niveau du dos sur lesquelles des lésions de sarcoïdose viennent se greffer, quelques années après. Ils ont expliqué cette cœxistence par le fait que le tissu atteint du lichen scléreux est considéré comme cicatriciel.
Notre observation diffère par l’existence de ces deux dermatoses dans deux territoires cutanées différents. Nous rapportons le premier cas d’association de lichen scléreux et de sarcoïdose cutanée évoluant de façon indépendante. La cœxistence de ces deux dermatoses de mécanismes physiopathologiques différents peut être fortuite. Une meilleure connaissance des mécanismes physiopathologiques impliqués pourrait fournir des pistes pour la compréhension de cette association.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 145 - N° 4S
P. A73 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?