La pelade est une pathologie auto-immune touchant les ongles et les follicules pileux. Son diagnostic est clinique. Le préjudice est essentiellement esthétique, pouvant entraîner une altération de la qualité de vie notamment dans les formes décalvantes ou résistantes au traitement. Les moyens thérapeutiques conventionnels ont une efficacité aléatoire et un effet purement suspensif.

Le but de cette observation est de souligner l’intérêt des injections de plasma riche en plaquettes (PRP) dans la prise en charge thérapeutique d’une pelade décalvante résistante aux thérapeutiques usuelles.

Il s’agit d’un patient âgé de 47 ans aux antécédents de diabète de type II et d’hépatite C guérie qui s’est présenté pour une chute de cheveux. L’examen initial a objectivé des plaques alopéciques en aires circonscrites sans érythème et sans squames au niveau du cuir chevelu. L’examen dermoscopique montrait quelques points jaunes au centre des plaques avec persistance des orifices folliculaires. Le diagnostic d’une pelade a été retenu. Le patient a reçu 4 séances d’infiltrations locales de corticoïdes (triamcinolone) associé au minoxidil et aux dermocorticoïdes topiques. L’évolution était marquée par l’extension des plaques alopéciques à tout le cuir chevelu avec apparition d’une plaque alopécique de la barbe. Une cure de photothérapie segmentaire (puvathérapie, 37 séances) a été réalisée sans amélioration notable. Dans les suites de l’échec de ces traitements classiques, le patient a bénéficié d’injections de PRP au niveau du cuir chevelu. La préparation du PRP a été obtenue après double centrifugation de sang total dans des tubes citratés. Au cours de chaque séance mensuelle, 4 à 6 cm³ de PRP étaient injectés en intradermique sans activation préalable. Une repousse des cheveux au niveau frontal et temporo-occipital (70 % du vertex) a été notée au bout de 3 séances.

Le traitement des pelades en plaques résistantes à plusieurs lignes thérapeutiques est souvent difficile et décevant. Les injections de PRP constituent une méthode récente, facile et prometteuse relativement bien tolérée, et comportant peu d’effets indésirables. Dans une étude randomisée récente, le PRP était supérieur aux injections de triamcinolone [1Trink A, et al. A randomized, double-blind, placebo- and active-controlled, half-head study to evaluate the effects of platelet-rich plasma on alopecia areata. Br J Dermatol 201;169(3):690-4.

Cliquez ici pour aller à la section Références]. Le PRP peut être proposé en 1^re ligne ou comme traitement adjuvant en combinaison des thérapies classiques.