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Éphénidine, diphénidine, méthoxphénidine : classement comme stupéfiant suite aux signalements de complications sévères liés à l’usage - 10/05/18

Doi : 10.1016/j.toxac.2018.04.063 
C. Eiden 1, , S. Leone Burgos 1, A. Serre 1, L. Carton 2, M. Gerardin 3, R. Le Boisselier 4, V. Gibaja 5, E. Monzon 6, N. Fouilhé Sam-Laï 7, A. Boucher 8, H. Peyrière 1

le réseau national d’Addictovigilance

1 Centre d’addictovigilance, CHU de Montpellier, France 
2 Centre d’addictovigilance, CHU de Lille, France 
3 Centre d’addictovigilance, CHU de Nantes, France 
4 Centre d’addictovigilance, CHU de Caen, France 
5 Centre d’addictovigilance, CHRU de Nancy, France 
6 Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), France 
7 Centre d’addictovigilance, CHU de Grenoble, France 
8 Centre d’addictovigilance de Lyon, CHU de Lyon, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Objectif

Analyser les signalements de complications sévères liés à l’usage d’éphénidine, diphénidine et méthoxphénidine transmis au réseau d’addictovigilance. Ces NPS appartiennent à la famille des diaryléthylamines et sont apparus sur le marché suite au classement de la méthoxétamine (« substitut de la kétamine »). Leurs effets dissociatifs proviennent de leur activité antagoniste des récepteurs NMDA. Ces substances inhibent également la recapture de la dopamine et de la noradrénaline.

Méthodes

Une analyse des notifications spontanées de signalements de complications sévères liés à l’usage d’éphénidine, diphénidine et méthoxphénidine a été réalisée. L’imputabilité entre la complication et l’évènement était classé « prouvé » si le dépistage analytique était contributif±si éphénidine, diphénidine et/ou méthoxphénidine étai(en)t la/les seule(s) substance(s) déclarée(s) consommée(s). Les autres cas ont été classés « probable ». Afin de déterminer la sévérité des complications décrites, le Poisoning Severity Score (PSS) a été appliqué [1].

Résultats

Dix-neuf notifications (1 en 2013, 6 en 2015 et 12 en 2016) concernant 16 patients de sexe masculin, d’âge médian 31,5 ans [IQ25–75 % : 27–34] avec éphénidine, diphénidine et méthoxphénidine rapportées dans 4, 7 et 11 cas respectivement, ont été analysées. Une notification concerne une saisie et 3 le même patient. 7 cas ont été classés « prouvé » et 11 « probable » en raison d’une poly-consommation de substances (co-ingestion d’autres NPS dans 10 cas). Les complications cliniques incluaient des troubles psychiatriques, neurologiques et cardiovasculaires et leur sévérité selon le PSS étaient mineures dans 5 cas, modérées dans 7 cas et sévères dans 5 cas (un cas non évaluable). Dans 4 cas (22 %), une analyse toxicologique a été réalisée sur poudre (2 cas), sang et urine (2 cas) pour confirmer la substance suspectée. Les analyses ont confirmé la substance suspectée, sauf un cas la détection de méthoxphénidine à la place de diphénidine. Éphénidine et diphénidine ont été consommées par inhalation. La diphénidine a également été consommée par voie orale (y compris par « parachute »). La méthoxphénidine a été prise par voie orale, rectale, nasale ou inhalation. Dans 11 cas, les substances ont été achetées sur Internet (non documenté 7 cas). Une hospitalisation a été nécessaire dans tous les cas et a duré plus de 12 heures dans 9 cas (durée non précisée 9 cas). L’évolution a été favorable dans 8 cas (inconnue 10 cas). Aucun cas de décès n’a été signalé, 3 cas ont nécessité l’admission dans une unité de soins intensifs.

Conclusion

Considérant le risque grave pour la santé publique que présentent l’éphénidine, la diphénidine et la méthoxyphénidine, la Commission des stupéfiants et psychotropes a rendu un avis favorable à l’inscription de ces substances sur la liste des stupéfiants. La détection analytique de ces NPS est indispensable afin de mesurer leurs concentrations et de documenter la relation symptôme/substance consommée.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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Vol 30 - N° 2S

P. S51 - juin 2018 Retour au numéro
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  • N. Fouilhé Sam-Laï, H. Eysseric, N. Yahiaoui, J.-M. Gaulier, V. Dumestre-Toulet, M. Mallaret

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