Décès en relation avec l’abus de médicaments et substances (DRAMES) et nouveaux produits de synthèse (NPS) : combien de cas depuis 5 ans ? - 10/05/18

Résumé |
Objectif |
DRAMES est une étude annuelle prospective, mise en place par l’ANSM depuis 2002, qui recueille auprès d’experts toxicologues analystes volontaires membres de la CNBAE et du réseau des CEIP-A, des cas de décès directs et indirects liés à une surdose de substance psychoactive (SPA) médicamenteuse ou non, survenant dans un contexte d’abus ou de pharmacodépendance [1 ]. L’objectif est de présenter les cas recueillis entre 2012 et 2016 pour lesquels au moins un NPS est impliqué dans le décès.
Méthodes |
Le recueil des cas est réalisé à l’aide d’une fiche anonymisée. Les données collectées comprennent les caractéristiques socio-démographiques du sujet, ses antécédents et le stade de l’abus au moment du décès, les circonstances de découverte du corps, les résultats de l’autopsie et les substances retrouvées ainsi que leur quantification dans le sang. Les données sont ensuite analysées et validées par le CEIP-A de Grenoble responsable de l’évaluation nationale. L’imputabilité des substances est réalisée en prenant en compte la concentration sanguine de chaque substance. Une ou plusieurs substances peuvent être imputées dans la survenue du décès.
Résultats |
Les NPS ont été tenus responsables de 36 décès de 2012 à 2016 avec une prévalence annuelle croissante (Tableau 1). Dans ces 36 cas, 15 n’ont impliqué qu’une seule substance et qui est un NPS, 13 ont impliqué une association de plusieurs NPS, et dans 12 cas, le ou les NPS étaient associés à d’autres SPA. Les NPS décelés ont été classés en 8 familles chimiques : cathinones (3-MMC, 4-MEC, butylone, MDPV, méphédrone, méthylone, mexédrone, pentédrone, PVP), benzofuranes (5-APB, 5-APDB, 5-MAPB), arylcyclohexylamines (méthoxétamine, méthoxphénidine), benzodiazépines designers (diclazépam, deschloroétizolam), NBOMe (25C-NBOMe), opioïdes de synthèse (ocfentanil), pipérazines (éthylphénidate), autres (3Fphenmétrazine, méthiopropamine).
Le nombre de cas impliquant au moins un NPS augmente nettement à partir de 2015 avec apparition de nouveaux produits chaque année, dont un analogue du fentanyl en 2016.
Conclusion |
Les données des 2 dernières années, convergentes avec les recommandations récentes de la SFTA [2 ], indiquent une prévalence des NPS dans les décès DRAMES de l’ordre de 3 %.
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Vol 30 - N° 2S
P. S51-S52 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.