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Intoxication par l’amitraze révélé par HPLC-DAD : à propos de 2 cas - 10/05/18

Doi : 10.1016/j.toxac.2018.04.086 
I. Iken 1, 2, 3, , A. El Attari 1, 2, 3, M. Abdessadek 1, 2, H. Houmani 2, S. Achour 1, 2, 3
1 Laboratoire de pharmacotoxicologie, laboratoire central des analyses médicales du CHU Hassan II, Fès, Maroc 
2 Faculté de médecine et de pharmacie, université Sidi Mohammed Ben Abdellah, Fès, Maroc 
3 Laboratoire de recherche « centre médical de recherche biomédicale et translationnelle », Fès, Maroc 

Auteur correspondant.

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Résumé

Objectif

Rapporter deux cas d’intoxication par l’amitraze dont l’évolution était fatale chez un enfant.

Description des cas

Cas 1 : Patiente âgée de 17 ans, suivie pour troubles psychiatriques, reçue aux urgences pour suspicion d’intoxication par un pesticide inconnu. Deux heures après l’admission, la patiente a présenté des douleurs abdominales accompagnées de vomissements importantes. Six heures après l’ingestion du produit, l’examen clinique montre une patiente inconsciente avec un score de Glasgow à 9, des pupilles en myosis bilatéral serré, une polypnée superficielle et des râles crépitants diffus, une bradycardie sinusale à 45battements/min. Le bilan biologique a objectivé une insuffisance rénale aiguë avec une créatinine à 29mg/L, une urée à 2,2g/L et une glycémie à 2,23g/L. Des prélèvements toxicologiques notamment du liquide gastrique, urine et sang ont été effectués. Le dosage de l’activité cholinestérasique est normal à 9,94kU/L (valeurs normales : 4,62–11,50kU/L), éliminant ainsi une intoxication par un pesticide anticholinestérasique. Le screening toxicologique par chromatographie liquide à haute performance couplée à un détecteur à barrette de diodes (HPLC-DAD) a permis l’identification de l’amitraze dans les 3 matrices biologiques. La radiographie pulmonaire est normale. La prise en charge en unité de soins intensifs a consisté en un lavage gastrique et un traitement symptomatique notamment une oxygénation, une réhydratation avec du sérum salé isotonique sous contrôle régulier de la glycémie capillaire, une correction de la bradycardie par injection d’atropine toutes les 5minutes et une correction de l’insuffisance rénale par administration de furosémide. L’évolution a été rapidement favorable. Cas 2 : enfant âgé de 2 ans, reçu au service des urgences pédiatriques avec des troubles de la conscience inexpliqués dans un contexte d’apyrexie. L’interrogatoire avec sa famille a rapporté la notion d’ingestion accidentelle d’une quantité non précisée d’une bouteille contenant un insecticide. L’attitude des parents à domicile était l’administration de lait provoquant chez l’enfant un épisode de vomissements. Quatre heures après, l’enfant a présenté des douleurs abdominales, des vomissements et une somnolence, ce qui a motivé la consultation aux urgences. À l’admission à l’hôpital à la 7eheure, l’enfant présentait des troubles de conscience avec un score de Glasgow à 5, une hypotension, une bradycardie à 35battements/min, des pupilles en mydriase sans notion de crise convulsive. Le patient était anurique. Le bilan biologique a révélé une élévation modérée des transaminases avec des ALAT à 117UI/L, le reste était sans particularité. Des prélèvements sanguins ont été réalisés pour une recherche toxicologique qui a montré une activité cholinestérasique normale à 7,23KU/L. La recherche par HPLC-DAD a mis en évidence la présence d’amitraze dans le sang (dosage non disponible). Malgré un remplissage sanguin et la mise sous médicaments vasoactifs et en absence d’un traitement antidotique spécifique, l’enfant est décédé 3heures après son admission.

Conclusion

Bien que rare, l’intoxication à l’amitraze peut être grave [1]. Elle doit être diagnostiquée et traitée précocement afin de préserver le pronostic vital. Une sensibilisation des usagers quant à sa toxicité chez l’homme doit être envisagée.

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Vol 30 - N° 2S

P. S64 - juin 2018 Retour au numéro
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