Intérêts de la cartographie des substances psychoactives consommées en milieu festif : retour sur la collecte de l’été 2016 en Poitou-Charentes - 10/05/18
Résumé |
Objectifs |
Les objectifs de cette étude étaient triples : identifier les produits circulants en milieu festif sur un territoire et une période définie, mettre en évidence les profils de consommation et aller à la rencontre des usagers pour leur apporter de l’information et des messages de prévention sur les risques liés à la composition des produits et aux modes de consommation.
Méthodes |
Les collectes ont été réalisées entre juillet et octobre 2016 en Poitou-Charentes après obtention d’un ordre de mission nominatif délivré par l’OFDT. Elles ont été réalisées dans le cadre des interventions du collectif de réduction des risques Ekinox qui intervient en milieu festif commercial et alternatif. Toute substance psychoactive était collectée sur la base du volontariat, au cours d’un entretien avec l’usager qui devait répondre à un questionnaire, sans restriction sur le type de substances (légale ou non, psycholeptique, psychodysleptique ou psychoanaleptique), la forme (poudres, liquides, buvards, résine, etc.) et/ou la raison ayant conduit l’usager à la faire identifier (produit rare, effets indésirables ressentis, simple curiosité, etc.). Les échantillons collectés ont été analysés dans le service de Toxicologie de l’Hôpital Lariboisière. Un protocole spécifique de traitement des échantillons en fonction de leur forme a été mis en place : mise en solution dans l’éthanol suivi d’une silylation et d’une acétylation ainsi qu’une extraction directe des poudres par le propylchloroformate. Les substances ont ensuite été identifiées par GC-MS. Une estimation quantitative de la teneur en cocaïne et en MDMA a également été réalisée par LC-MS/MS pour les poudres concernées.
Résultats |
Quatre-vingt échantillons ont pu être collectés et la substance attendue a été retrouvée dans 91 % des cas (74/81). Les substances psychoactives « classiques » représentent 86 % des échantillons avec la MDMA (30/81), le cannabis (18/81), la cocaïne (13/81) et le LSD (7/81). Les molécules identifiées ainsi que les teneurs estimées en MDMA (en moyenne 38 % et 55 % selon si l’échantillon était collecté sous forme de comprimé ou de cristaux) et en cocaïne (en moyenne 67 %) sont comparables aux données nationales disponibles malgré un biais de recrutement [1 ]. Trois NPS ont été identifiés avec l’aide du Service Commun des Laboratoires, dont un échantillon de thiopropamine identifié pour la première fois sur le territoire français. Parmi les profils de consommation, la plupart des usagers décrivent une consommation « récréative » limitée au milieu festif dans le temps et dans l’espace (mis à part les consommateurs de cannabis pour lequel 100 % des usagers rencontrés ont déclaré avoir une consommation quasi quotidienne). L’ensemble des informations recueillies grâce à cette étude a été diffusée auprès des CAARUD/CSAPA du Poitou-Charentes ainsi qu’au cours des interventions du collectif Ekinox qui ont suivies.
Conclusion |
Les outils analytiques ont permis d’identifier les produits circulants lors de cette collecte qui repose sur la confiance des usagers envers le réseau associatif. Un autre intérêt était d’aller au contact d’un public de consommateurs qui ne fréquente habituellement pas les offres de soin et de soutien et ignorent les risques associés à la consommation de substances dites « récréatives ».
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Vol 30 - N° 2S
P. S69 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.