Ce travail est un résumé d’une recherche bibliographique sur les modèles de sociologie et de psychologie du risque permettant de comprendre la perception des maladies infectieuses au travail et celle des mesures de prévention. Ainsi, certains groupes de la population peuvent-ils avoir des degrés différents d’acceptabilité ou non d’un risque sans pour autant y être confrontés.

À l’échelle de l’entreprise, la perception des professionnels est influencée par la culture sécurité. Elle peut varier suivant l’historique, les priorités ou la taille de l’entreprise.

À l’échelle individuelle, la psychologie de la perception du risque permet d’expliquer la perception et le comportement des individus face au risque. Elle décrit des comportements non rationnels, entre déni, méconnaissance, sous-estimation ou exagération.

La perception d’un risque sera différente selon qu’il est pris de manière délibérée et en connaissance de cause, ou s’il s’agit d’un risque peu prévisible. La notion de contrôle du risque est elle aussi biaisée ; des études ont mis en évidence les mécanismes qui décrivent un individu qui se croit naturellement plus habile qu’autrui face au risque.

Le paradoxe d’Allais démontre que les individus accordent une importance élevée aux événements les moins probables contrairement aux événements de la vie courante.

Des échelles de perception des risques existent. Elles partent de l’hypothèse que la perception d’un risque est mesurable et prévisible ; c’est le cas de l’échelle de Slovic qui permet de définir quatre catégories de ressenti.

La perception des pathologies infectieuses est particulière et non dénuée d’aspects symboliques. Elle renvoie à celle de l’hygiène et de la lutte contre les épidémies, dangers non visibles contre lesquels l’individu peut se sentir vulnérable. Elle a un impact en milieu professionnel. Il faut également considérer la manière dont les programmes de prévention sont perçus ; leurs messages et l’environnement social dans lequel ils évoluent.

Il convient de prendre en compte la notion de rites et défenses identitaires ancrés dans certains groupes professionnels, tels que le déni ou l’affrontement du danger, pouvant s’opposer à l’adoption d’un comportement de prévention.

Certains freins dans l’application des mesures de protection ou de prévention tels que l’hygiène peuvent également être générés par des instructions non convaincantes, une absence de preuve d’efficacité ou des manquements dans la pédagogie du message. Ces consignes de prévention peuvent aussi entrer en compétition avec la logique du travail.