La douleur chronique est un syndrome multidimensionnel exprimé par le patient aux conséquences négatives sur le travail. Il a été suggéré que la connaissance d’un mécanisme des douleurs permette aux patients douloureux chroniques d’avoir une meilleure gestion de celles-ci. L’objectif principal de l’étude est de comparer l’impact de la douleur chronique sur le travail chez des patients avec un mécanisme de la douleur identifié, perçu comme tel, par rapport aux patients sans mécanisme identifié. L’objectif secondaire est d’étudier de manière préliminaire et exploratoire les relations du coping (adaptation), de la dépression, de l’anxiété, de l’injustice, du stress et de la qualité de vie avec la détérioration du travail lié à la santé chez les patients avec des douleurs chroniques.

Une étude observationnelle transversale multicentrique a été réalisée dans six centres de la douleur en France avec un recueil des données par auto-questionnaires. La détérioration du travail liée à la santé était mesurée avec le questionnaire Work Productivity and Activity Impairment (WPAI). Le coping, le stress, l’anxiété, la dépression, l’injustice, le soutien social ont également été évalués par des questionnaires standardisés.

Après exclusion des patients inclus à tort et de ceux pour lesquels la connaissance du mécanisme n’était pas documentée, 99 patients ont été analysés. L’âge médian était de 44 ans et la proportion de femmes de 76 %. Aucune différence d’impact sur le travail n’a été observée entre le groupe avec mécanisme identifié et le groupe sans mécanisme non identifié après ajustement sur l’âge. En revanche, l’étude a mis en évidence des relations fortes entre la détérioration du travail, l’injustice perçue, l’anxiété, la dépression et la qualité de vie.

Aucune relation n’a été observée entre la connaissance d’un mécanisme de la douleur identifié et la détérioration du travail lié à la santé. Les relations observées entre le stress, la dépression, l’injustice perçue, la qualité de vie et la détérioration du travail mériteraient des recherches complémentaires pour préciser leur rôle chez ces patients.