Pratique de la spirométrie en médecine du travail dans le cadre du diagnostic précoce de la bronchopneumopathie chronique obstructive dans le secteur du bâtiment et travaux publics - 14/05/18
Résumé |
Introduction |
La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie respiratoire chronique très fréquente, conduisant à une insuffisance respiratoire chronique sévère. Souvent occultée face au tabagisme, la fraction de risque attribuable des étiologies professionnelles est d’environ 15 %, avec un lien avéré avec l’exposition notamment aux poussières. Parmi elles, figure le secteur du bâtiment et travaux publics (BTP), mais avec des données très parcellaires dans la littérature. Nous émettons l’hypothèse que la pratique dans un service de Santé au travail de spirométries dans le diagnostic précoce d’un trouble ventilatoire obstructif (TVO) chez des travailleurs du BTP serait réalisable avec une bonne qualité des EFR. L’objectif principal est donc de tester la pratique d’une courbe débit-volume systématique en médecine du travail pour diagnostiquer un TVO dans le secteur du BTP avec une confirmation diagnostique de la BPCO en milieu hospitalier et d’en analyser la courbe d’apprentissage.
Patients et méthodes |
Cette étude prospective s’est déroulée de février 2016 à novembre 2017 dans un service de Santé au travail spécialisé dans le BTP. Tout sujet vu en visite médicale, âgé de plus de 40 ans (quel que soit son tabagisme et sa symptomatologie) et travaillant dans le secteur du BTP (excluant tous les sujets avec un emploi dans le tertiaire) a bénéficié d’un questionnaire médical et d’une spirométrie. Si un sujet avait un TVO (rapport VEMS/CVF<70 %) et/ou un VEMS inférieur à 80 %, celui-ci a été adressé dans un centre de consultation de pathologie professionnelle hospitalo-universitaire pour confirmer le diagnostic de BPCO, à l’aide d’une EFR et d’un test de bronchodilatation. Chaque EFR a été réalisée selon les recommandations de réalisation et les critères de qualité retenus par l’American Thoracic Society (ATS) et l’European Respiratory Society (ERS).
Résultats préliminaires |
Le contrôle des courbes débit-volume réalisé par un physiologiste a montré que 77,1 % des 3657 EFR pratiquées étaient au moins acceptables. Il existait une nette progression significative de la courbe d’apprentissage avec un taux d’EFR au moins acceptables passant de 81,3 % (<6 mois) à 87 % (>6 mois) (p<0,05). À ce jour, 131 patients ont bénéficié d’un diagnostic final de BPCO dont deux tiers sans symptômes.
Conclusion |
En médecine du travail, la pratique de spirométries systématiques, par des professionnels de santé formés et respectant les recommandations, contribue au dépistage précoce des BPCO. Couplés à une enquête professionnelle détaillée, ces examens vont permettre la mise en évidence de métiers, de tâches et de nuisances à risque de BPCO dans le secteur du BTP et de promouvoir des actions de prévention adaptées.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : BPCO, Bâtiment et travaux publics, Spirométrie
Plan
Vol 79 - N° 3
P. 255 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?