L’état de santé général de la population active a des effets sur la croissance, la productivité, et la compétitivité économique du pays. Le nombre de personnes vivants avec une maladie chronique évolue dans la population tunisienne. Pourtant les progrès de la médecine ont changé significativement la qualité et l’espérance de vie de nombreux malades, qui peuvent et veulent aujourd’hui avoir une vie professionnelle. Reste à faire installer les conditions d’une activité professionnelle bénéfique et profitable pour le salarié comme pour l’employeur.

– Étudier l’influence des risques professionnels sur l’évolution des maladies chroniques et les moyens d’amélioration des conditions du travail des salariés d’une centre d’appels.

Étude descriptive réalisée auprès des salariés d’un centre d’appels présentant des maladies chroniques dans le cadre d’une visite médicale périodique ou une visite de reprise après un congé de longue durée (>21jours) durant l’année 2015. Le recueil des données s’est basé sur les dossiers médicaux des salariés et portant sur les données cliniques et paracliniques des patients.

La population étudiée était constituée par 91 malades à prédominance féminine dans 77 % des cas. L’âge moyen était de 39 ans, l’ancienneté moyenne au poste était de 7,5 ans. Le poste de conseiller client représentait 73,6 % des cas, 84,6 % travaillaient en régime plein temps (40heures par semaine). Dans cette série, les maladies cardiovasculaires et le diabète représentaient les pathologies les plus fréquentes avec une prévalence respective de 23 % et de 20,8 %, suivies par les pathologies pleuro-pulmonaires (16,5 %) et les dysthyroïdies (15,4 %). L’étude de l’absentéisme dans cette population a montré 2707jours perdus avec une moyenne de 30jours par personne par an. Les absences avaient concerné 58 % de salariés dont 39,6 % des absences de longue durée. Au terme des visites médicales, 20,87 % des malades ont bénéficié d’un aménagement des horaires du travail, un cas qui présentait des complications de sa maladie a été mis en inaptitude temporaire.

Les professionnels de santé doivent aller au-delà des symptômes cliniques et prendre en compte les interactions entre le biologique (maladie, lésions), le psychologique (prédisposition, anxiété) et le social (les exigences professionnelles et le soutien familial). L’ensemble de ces facteurs a un impact sur l’évolution de la pathologie et la capacité de récupération du patient. Ils permettent notamment de mieux cerner le rôle du travail et les conseils/actions à mettre en place pour que le patient puisse rester actif et ne soit pas isolé.