La survenue d’un accident de décompression est toujours vécue comme un drame, non seulement en termes de gestion thérapeutique qui est souvent longue et difficile, mais aussi, en termes des séquelles aussi bien physiques que psychologiques. De nombreuses inconnues planent encore sur les causes et les mécanismes de cet accident. Nous rapportons le cas d’un jeune plongeur sous-marin, chez qui un foramen ovale perméable (FOP) a été découvert fortuitement à l’occasion de la survenue d’un accident de décompression, posant ainsi un problème d’aptitude à son poste de travail.

M. MA, âgé de 26 ans, sans antécédents pathologiques notables, plongeur sous-marin depuis 3 ans, a été hospitalisé en réanimation pour paraplégie et coma survenus au décours d’un accident de décompression. L’évolution a été favorable sous traitement avec récupération totale de toutes ses fonctions motrices et sensitives. Les explorations cardiovasculaires ont objectivé un FOP dont la tentative de fermeture a échoué à deux reprises. La question qui se pose : M. MA peut-il reprendre son poste de travail comme plongeur sous-marin ?

Un FOP est présent chez près de 30 % de la population normale. Il ne représente aucun danger même à un âge élevé, et ne peut être détecté par un examen de routine. Chez les plongeurs, le FOP peut théoriquement augmenter le risque des accidents de décompression par un facteur de 2 à 2,5 selon les études. Cependant, le dépistage du FOP lors de la visite d’embauche des plongeurs sous-marins, est controversé.

Les plongeurs qui ont un accident de décompression non mérité avec les symptômes d’une lésion cérébrale, de l’oreille interne, ou de la moelle épinière haut, doivent certainement réaliser un test FOP. Si un FOP important est présent, celui-ci est certainement à mettre en cause dans le processus de l’accident de décompression. Si le plongeur en question veut à nouveau plonger, il aura intérêt d’adapter ses habitudes de plongée.