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Le médecin du travail a-t-il son mot à dire sur la manière dont on rémunère les salariés ? - 14/05/18

Doi : 10.1016/j.admp.2018.03.166 
Quentin Durand-Moreau 1, 2, , Jorge Munoz 2
1 CHRU de Brest, Brest, France 
2 LABERS – EA 3149, université de Bretagne-Occidentale, Brest, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

D’un point de vue macro-économique et épidémiologique, les revenus des patients sont corrélés à leur état de santé. Pourtant, l’explication causale à ce gradient social de santé est peu claire : est-ce que de meilleurs revenus permettent de mieux se soigner, ou bien, est-ce que des personnes en meilleure santé peuvent accéder à des professions plus rémunératrices ? L’importance des revenus comme déterminant de santé a amené Phelan et al. à proposer la théorie dite de la cause fondamentale (theory of fundamental cause) expliquant notamment le fait que les mauvaises habitudes hygiéno-diététiques ne peuvent s’améliorer si les revenus ne s’améliorent pas. Cette notion a été intégrée dans le modèle des capabilités plus récemment développé par Sen. Paradoxalement, la question des revenus est plus difficilement abordée à l’échelle micro, durant un entretien clinique. Il existe une gêne à parler de ses propres revenus en France notamment liée, selon Bourdieu, au maintien de l’ordre économique établi. S’il paraît pour l’heure difficilement envisageable que le médecin du travail « prescrive » des augmentations de salaires, évidemment, il serait pourtant légitime qu’il se penche sur les modalités de la rémunération des travailleurs. Certaines pratiques, comme le ranking par quotas, consistant à attribuer les augmentations de salaires selon une courbe de Gauss amènent à évaluer le salarié non sur ses performances propres, mais en comparaison aux autres. Cette pratique, jugée illégale peut être considérée comme une source d’atteinte à la santé mentale. Nous avons pu également identifier cliniquement que certaines modalités de rémunération (part variable exclusive, primes sur challenges…) pouvaient être des facteurs favorisant la survenue d’un workaholism chez certains travailleurs. De ce fait, la question de la modalité de rémunération du salarié, considérée comme le pré-carré de l’encadrement, a des incidences concrètes, visibles à la fois à l’échelle macro et micro, sur la santé des salariés. En cela, il semble nécessaire que le médecin du travail ne laisse pas totalement dans l’ombre cet élément de la dimension impersonnelle du métier.

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Mots clés : Salaire, Rémunération, Impersonnel


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Vol 79 - N° 3

P. 274-275 - mai 2018 Retour au numéro
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