Plusieurs signaux d’alerte émanant des médecins seniors du pôle d’activité pédiatrique d’un CHU ont conduit le service de santé au travail à évaluer leurs RPS le plus objectivement possible.

Une équipe de recherche de l’unité scientifique de santé au travail de l’Institut national de santé publique du Québec, a développé une grille d’identification, qui offre des repères pour la compréhension et la réduction des risques ayant un impact sur la santé psychologique et physique. Son contenu porte sur des caractéristiques du milieu de travail et certains aspects liés aux pratiques de gestion. Il s’appuie sur les modèles théoriques « demande-latitude-soutien au travail », « déséquilibre : effort/récompense », « justice organisationnelle » et « prévisibilité ». Cette évaluation repose sur une cotation attribuée par une personne crédible, dont le jugement se fonde sur des informations recueillies auprès d’informateurs clés dans l’organisation (risques-psychosociaux).

Le médecin du travail a souhaité utiliser cette méthode auprès des pédiatres.

Dix-huit groupes, homogènes, ont été constitués. Un binôme, médecin du travail et psychologue du travail, a interrogé 34 médecins et 3 directeurs, au moyen de ce guide d’entrevue. Des notes manuscrites précises des entretiens ont permis la cotation par le binôme de chacun des 12 indicateurs puis une analyse thématique.

Le contexte de l’organisation est jugé particulièrement défavorable pour le retour au travail et la conciliation travail et vie personnelle. En termes de pratique de gestion, les signaux d’alerte pointent la charge de travail, le manque de reconnaissance, les difficultés de communication. Les aspects protecteurs restent le soutien des collègues, la latitude décisionnelle (mais la possibilité de développer ses connaissances est souvent jugée insuffisante) et selon les services, le soutien de la hiérarchie. Les indicateurs sont moins bien cotés par les médecins en formation ou au statut temporaire.

Ces résultats seront restitués aux chefs de service et médecins afin de susciter une réflexion sur des pistes d’amélioration en termes de management (reconnaissance, soutien de la hiérarchie), de projet de service (communication), d’organisation du travail (charge de travail) et de santé au travail.

L’objectif est de les mobiliser, les faire échanger autour de la question de la santé au travail et de la prévention des RPS en établissant un dialogue constructif, afin de trouver des solutions pour dépasser les difficultés et agir collectivement, face aux enjeux de santé psychologique au travail.