Décrire le déroulement des grossesses au travail et les expositions professionnelles potentiellement dangereuses pour l’issue d’une grossesse.

Une étude descriptive transversale a été réalisée entre le 1^er janvier 2014 et le 31 décembre 2014 auprès de services de santé au travail de la région Languedoc-Roussillon et du secteur de Roanne. Les salariées étaient interrogées par les médecins du travail (MT) lors de la première visite de reprise après accouchement (arrêt de travail (AT), expositions, prévention). Le codage des emplois était réalisé par le médecin du travail utilisant la nomenclature des catégories socio-professionnelles de l’INSEE. La précarité socio-économique était mesurée à partir de l’échelle EPICES.

1495 salariées ont participé à cette étude. La moyenne d’âge était de 30,7±4,4 ans. L’effectif comprenait 54,2 % d’employées, 31,2 % de professions intermédiaires, 9,8 % de cadres et 4,8 % d’ouvrières. 21 % des salariées présentaient une situation de précarité socio-économique. 43,6 % de l’effectif était exposé à au moins 3 dangers potentiels pour la grossesse et 28 % à plus de 5. Seulement 17,3 % des salariées avaient rencontré un MT durant la grossesse, 13,9 % avaient bénéficié d’un aménagement de poste et 3,3 % d’un changement de poste. Pour autant, les contacts avec les MTs étaient associés à 2 fois plus d’aménagement de poste et 60 % des changements de poste étaient impulsés par le médecin du travail. À l’inverse, il était rapporté un niveau élevé d’arrêts de travail : 78 % d’arrêts définitifs avant la 32^e semaine d’aménorrhée. Également, plus les salariées étaient exposées à des dangers professionnels pour la grossesse, plus le risque d’avoir un arrêt de travail augmentait.

Ces résultats descriptifs attirent l’attention sur la nécessité de surveiller le déroulement des grossesses au travail. Toutefois, le faible niveau d’actes de prévention et le fort niveau d’arrêt de travail interrogent sur la façon de prendre en compte le travail dans le suivi des grossesses au travail.