Quelle promotion de la santé face au risque chimique dans le secteur de la recherche publique ? - 14/05/18
Résumé |
Nous partons du constat que le risque chimique est un des risques prépondérants dans les unités de recherche scientifique. La particularité du risque toxique dans les laboratoires de recherche repose sur une pluriexposition de petites doses de produits chimiques, dont une part d’agents cancérogènes–mutagènes–reprotoxiques (CMR). Par ailleurs, les organismes de recherche sont le plus souvent en partenariat avec les universités et les grandes écoles, d’où la nécessité d’une collaboration interdisciplinaire et intertutelles pour la prévention des risques professionnels partagés. Les enjeux sont : définir une stratégie commune et harmonisée sur les aspects hygiène–santé–sécurité et construire une prévention plurielle et coordonnée moyennant la constitution d’un groupe de travail pluridisciplinaire régional. Le pari pour les médecins de prévention est de sensibiliser sur les risques potentiels et réels pour la santé, et notamment sur le risque CMR, sachant que les pathologies cancéreuses sont le plus souvent d’apparition différée. La déclaration par un agent d’une maladie professionnelle (lésions prolifératives de la vessie provoquée par les amines aromatiques, du tableau 15ter du régime général) a déclenché une meilleure prise de conscience des incidences sur la santé. Outre, l’accompagnement individuel dans l’investigation des conditions d’exposition et dans l’analyse toxicologique des substances manipulées, menée par le médecin de prévention, s’est mise en place une réflexion sur la construction d’une démarche de coopération transversale entre préventeurs et acteurs de la recherche. Afin d’établir une imputabilité maladie–environnement professionnel, une analyse du travail réel a été initiée dans le laboratoire, au travers d’une expertise ergo-toxicologique. L’idée étant, de faire partager à tous les acteurs une approche de la prévention vers plus d’intégration de l’activité de travail, puisque c’est le travail qui détermine en grande partie le risque chimique pour la santé. Cette démarche a permis la confrontation de différentes logiques : le prescrit réglementaire et les situations réelles de travail, la logique santé et la logique sécurité (quelle synergie ?), les exigences et spécificités de la recherche et les exigences de la sécurité et de la santé au travail. Quel débat, quelle articulation et quelle co-construction entre unités de recherche, médecine de prévention et service hygiène-sécurité ?
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Santé, Toxicité chimique, Maladie professionnelle, Ergo-toxicologie
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Vol 79 - N° 3
P. 322 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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