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Faisabilité et acceptabilité d’un entretien motivationnel sur l’alcool en médecine du travail - 14/05/18

Doi : 10.1016/j.admp.2018.03.253 
Anne Reygagne 1, , David Debensason 1, Nicolas Lebas 1, Nabil Mezoughi 1, Alain Izar 1, Michel Lejoyeux 1, 2
1 SNCF, Paris, France 
2 Université Paris–Diderot, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

En France, on parle de « Binge Drinking » pour décrire la consommation de 5 verres ou plus pour les hommes et 4 ou plus pour les femmes en une seule occasion. Les résultats du Baromètre santé 2014 indiquent qu’il s’agit d’un phénomène générationnel : 46 % des 18–25 ans ont connu au moins une ivresse dans l’année et les ivresses répétées sont en hausse. Le groupe de travail pour la prévention des addictions à la SNCF a donc lancé Prev Express, une action de prévention destinée aux agents de moins de 31 ans présentant une consommation excessive d’alcool.

Objectifs

Dépister les consommations excessives, évaluer les consommations, proposer sur la base du volontariat un entretien motivationnel et évaluer un ou deux ans après les effets de cette action.

Matériel et méthodes

À son arrivée, l’agent se voit remettre une lettre d’information et un formulaire de consentement. La fiche de dépistage comporte la question du seuil de consommation (5 verres ou plus pour les hommes et 4 ou plus pour les femmes). En cas de réponse positive, l’infirmier réalise une analyse de la consommation d’alcool sur les douze derniers mois (audit : Alcohol Use Disorders Identification Test). Si le score obtenu est ≥7, un questionnaire complémentaire de motivation est réalisé par le médecin. Les réponses donnent lieu au calcul d’un stade (préintention, intention, action). Un entretien motivationnel d’une vingtaine de minutes est alors proposé par le médecin. À l’issue de cet entretien, une documentation est remise à l’agent.

Résultats

Au total, 2032 agents ont participé à l’étude entre avril 2015 et septembre 2017. Le seuil de consommation en une seule occasion est dépassé par 1092 agents (963 hommes et 129 femmes). Sur ces agents dépistés, 1055 ont accepté une évaluation de leur consommation d’alcool et 257 ont présenté un score d’audit7. Les réponses au questionnaire de motivation ont donné lieu au calcul du stade : préintention (107 agents), intention (17 agents), action (32 agents). Les médecins du travail ont réalisé 156 entretiens motivationnels adaptés au stade de motivation de l’agent.

Conclusion

Les premiers résultats de l’étude révèlent 3 informations majeures : la bonne acceptabilité d’une évaluation de la relation à l’alcool pour les agents concernés ; la fréquence du comportement d’alcoolisation excessive ; le fait que l’alcoolisation aiguë représente un bon marqueur de consommation d’alcool pathologique et permet d’identifier les agents susceptibles d’être aidés. Pour les équipes médicales (intérêt du binôme médecin–infirmier), reste l’enjeu de savoir encourager les agents à aborder avec sincérité leur relation à l’alcool.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Binge drinking, Prévention, Entretien motivationnel, Santé au travail, Coopération Médecin–infirmier


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Vol 79 - N° 3

P. 326 - mai 2018 Retour au numéro
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