Les objectifs de notre travail étaient d’évaluer les microorganismes manuportés par les soignants en soins intensifs et de décrire leur perception et leurs connaissances en matière d’hygiène des mains et d’infections associées aux soins.

Enquête transversale menée auprès du personnel de l’unité d’hospitalisation des urgences au CHU Habib-Bourguiba de Sfax incluant tout soignant consentant à participer à l’étude. Nous avons réalisé des prélèvements des mains des participants sur des boîtes de pétri avec culture ainsi que des prélèvements de leurs téléphones par écouvillonnages. Puis, on a complété par un questionnaire préétabli par l’OMS sur l’hygiène des mains (WHO questionnaire).

Notre échantillon était composé de 51 participants. Parmi eux, il y a eu 10 infirmiers et 16 internes et résidents. La moyenne d’âge était de 37±11 ans et le sex-ratio de 0,8. Dans 40,4 % des cas, l’ancienneté des participants était inférieure à 5 ans. Plusieurs germes ont poussé. Au niveau des mains, les plus fréquents étaient le Staphylocoque aureus sensible (11,8 %) et l’acinetobacterbaumani sauvage (9,8 %). Au niveau des téléphones, un seul germe était identifié ; le Ralstoniapiketti (7,8 %). Le reste des prélèvements ont été négatifs. D’après le WHO questionnaire, 26,2 % des participants ont déclaré avoir eu auparavant une formation dans le domaine d’hygiène des mains et 61,9 % ont dit utiliser couramment les solutions hydro-alcooliques au cours de leur travail. L’efficacité de l’hygiène des mains dans la prévention des infections associées aux soins était jugée élevée à très élevée par la majorité des participants (90,4 %). Selon les participants, le pourcentage de pratique de l’hygiène des mains par les différents soignants était en moyenne de 56,5 % des situations nécessaires. Concernant les connaissances sur les mécanismes d’infections associées aux soins, 6 questions sur 10 ont eu une bonne réponse. Le meilleur score de bonnes réponses (85 %) était pour la question concernant l’importance de l’hygiène des mains avant et après contact avec le patient pour prévenir la transmission de germes respectivement au patient et au soignant. Les deux questions ayant eu le plus haut taux de mauvaises réponses avaient traité l’efficacité de la friction hydro-alcoolique contre les germes en comparaison avec le lavage et le choix du moyen d’hygiène dans différentes situations de soins (respectivement 69 et 88,1).

Cette enquête est une initiative pour sensibiliser les soignants aux urgences sur l’importance de l’hygiène des mains. Des sessions de formation sur les recommandations de l’OMS sont programmées afin de réduire les coûts et la durée de séjour hospitalière.